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Maroc : le pays pourrait rendre légal l’usage thérapeutique du cannabis

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Le Maroc, l’un des premiers producteurs de cannabis au monde, envisage la légalisation de l’usage thérapeutique de cannabis. Le projet de loi « relatif à l’usage légal du cannabis » sur lequel le gouvernement se penche depuis jeudi, prévoit la création d’une agence marocaine de régulation des activités liées au cannabis dont la mission est de « développer un circuit agricole et industriel » dans les régions « autorisées à produire » cette plante.

Notons que pour l’heure, la culture, la vente ou la consommation de drogue sont strictement prohibées au Maroc. Toutefois la consommation du cannabis est admise dans le nord du pays et sa production fait vivre dans cette région entre 90 000 et 140 000 personnes, selon les estimations.

Une étude de l’« Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée » (un réseau indépendant) publiée en 2020 évalue la production marocaine annuelle de cannabis à au moins 700 tonnes, ce qui équivaut à 23 milliards de dollars, soit environ 19 milliards d’euros.

La légalisation envisagée de l’usage thérapeutique vise la limitation de la production aux volumes « nécessaires pour l’aspect médical, pharmaceutique et industriel ». Et les cultivateurs agréés devront être membre des coopératives agricoles et ne vendre leur production qu’aux sociétés autorisées.

D’après l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les champs de cannabis au Maroc ont été réduites ces dernières années, dans le contexte d’un grand programme de reconversion. Elles sont passées de 134 000 ha à 47 500 ha entre 2003 et 2011.

Cette légalisation permettra au Maroc de se positionner sur un marché mondial en croissance annuelle de 30%, tiré notamment par une progression de 60% au niveau européen, d’après une note du ministère marocain de l’Intérieur. Cela permettra aussi d’ « améliorer les conditions de vie des cultivateurs et de les protéger des réseaux de trafics de drogue », selon la même source. L’exécutif devrait compléter et approuver le texte lors de sa prochaine réunion.

Pour rappel, en décembre dernier, la commission des stupéfiants des Nations unies a retiré le cannabis de sa liste des drogues les plus dangereuses, ouvrant ainsi la voie à la reconnaissance du potentiel médicinal et thérapeutique de cette plante bannie dans de nombreux pays. C’est donc une culture modifiée qui devrait sortir de l’ombre prochainement.

Avec RFI