Le mardi 27 octobre, dans la soirée, Habib El Herrass était chargé de reconduire Abderrazak A. dans son cachot. Le jeune gardien savait que ce nouveau prisonnier est extrêmement dangereux puisqu’il était classé dans la catégorie des détenus les plus redoutables. Mais au vu de la docilité qu’il affichait, le surveillant pénitentiaire était loin de se douter de son plan macabre.
Arrivé devant la porte bleue de sa cellule d’isolement, celui que l’on surnomme «le sauvage au triporteur», a sorti un morceau de fer qu’il cachait sous sa manche. En un éclair, il a frappé le gardien violemment à la gorge, l’a mis à terre et l’a traîné à l’intérieur du cachot où il l’a séquestré. Filmée par les caméras de vidéosurveillance, cette scène insoutenable de moins d’une minute a fuité le 28 octobre sur les réseaux sociaux.
C’est à travers un communiqué du procureur du roi près de la cour d’appel de Rabat que l’horrible assassinat a été révélé officiellement la veille. On y apprend que la victime, Habib El Herrass, 27 ans et père de deux enfants, a succombé à ses blessures peu de temps après son évacuation à l’hôpital. Selon la même source, trois autres gardiens ont été blessés par l’assassin en tentant de libérer leur collègue.
«Le Parquet général a ordonné à la police judiciaire l’ouverture d’une enquête minutieuse à ce sujet pour déterminer la responsabilité juridique», précise le même communiqué.
Les proches de Habib El Herrass ont reçu, le jeudi 29 octobre, les condoléances du roi du Maroc lui-même. Dans son message, le souverain a condamné «cet acte criminel abject» dont a été victime «le fonctionnaire innocent».
