Président et amateur de football, Emmanuel Macron ne pouvait pas rester silencieux face à la mort de Diego Maradona. Le chef d’Etat français a rendu hommage à la légende du ballon rond dans une lettre rendue publique par l’Elysée ce 26 novembre. Mais les allusions dans celle-ci n’ont pas plu à tout le monde.
En effet, Emmanuel Macron a mis en avant le joueur, mais également le rôle géopolitique qu’il a pu avoir sur le terrain pendant sa carrière. Il y parle notamment de la « revanche » prise par l’Argentine en 1986 lors de la Coupe du monde, lorsque Maradona et ses coéquipiers battent l’Angleterre, 4 ans après la guerre des Malouines. Le Royaume-Uni y avait remporté une victoire militaire. Le président français y voit alors le « match le plus géopolitique de l’histoire du football ».
Cependant, le président français critique également les engagements politiques pris par l’Argentin en dehors des stades. « Ses expéditions auprès de Fidel Castro comme de Hugo Chàvez auront le goût d’une défaite amère. C’est bien sur les terrains que Maradona a fait la révolution », écrit-il, lui reprochant d’avoir soutenu des régimes proches du communisme.
Le Venezuela, dirigé par Nicolas Maduro, successeur idéologique d’Hugo Chàvez, ne partage pas sa vision. Dans un tweet repéré par Telesur et relayé par Courrier International, le ministre des Affaires étrangères du pays sud-américain, Jorge Arreaza, écrit : « la seule défaite est celle d’une classe politique qui tremble devant l’uniforme jaune des travailleurs ». Une allusion à peine voilée à l’épisode des gilets jaunes en France.
Ce n’est pas la première fois que les manifestations en France sont utilisées comme arguments par des puissances étrangères. Donald Trump avait par exemple cité le mouvement pour appuyer son rejet des accords de Paris. Jorge Arreaza, de son côté, avait déjà critiqué le président français lorsque l’Europe avait reconnu la légitimité de l’opposant Juan Guaido comme président du Venezuela. « Pourquoi le président Macron, au lieu de se consacrer aux protestations permanentes des gilets jaunes, des travailleurs français, se consacre-t-il à attaquer le Venezuela ? », avait-il déclaré lors d’une réunion à l’ONU.
Avec Cnews.
El señor @EmmanuelMacron y sus asesores quisieron desplegar prosa poética para despedir al gran Diego. Sin embargo, deshonran sus ideales y sus luchas. La única derrota es la de una clase política que tiembla ante el uniforme amarillo de los trabajadoreshttps://t.co/0YjExqQ3yo
— Jorge Arreaza M (@jaarreaza) November 26, 2020