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Pérou : des morts lors d’une manifestation contre le nouveau président

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Des manifestations ont éclaté en Pérou depuis le mardi dernier. Lors des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ce samedi 14 novembre 2020, au moins trois personnes ont été tuées à Lima.

Ils protestaient dans la rue contre l’accession à la présidence de Manuel Merino après la destitution de Martin Vizcarra.

« L’hôpital Almenara a reçu (de la Croix-Rouge) quatre personnes : trois blessées et le cadavre d’une personne de 25 ans », qui s’étaient rendues aux manifestations, a déclaré à des journalistes Alberto Huerta, du bureau du Défenseur du peuple de Lima. Le Défenseur du peuple est une entité publique chargée de veiller au respect des droits de l’Homme au Pérou. 

« La victime avait des blessures par plomb de chasse au visage et au cuir chevelu, selon le médecin », a précisé le fonctionnaire. Un peu plus tard, l’archevêque de Lima, Carlos Castillo, a condamné la répression policière en annonçant à la télévision publique qu’il venait d’apprendre qu’il y avait «un troisième mort».

Le Parlement péruvien avait voté lundi la destitution du président Vizcarra, pour « incapacité morale », le chef de l’Etat étant accusé d’avoir reçu des pots-de-vins alors qu’il était gouverneur en 2014. Son éviction et l’accession à la présidence de Manuel Merino, un ingénieur agronome de centre-droit de 59 ans jusque-là à la tête du Parlement, ont entraîné depuis mardi des manifestations à Lima et dans d’autres villes.

Et le samedi dernier, des milliers de manifestants, pour la plupart des jeunes de moins de 25 ans, sont de nouveau descendus dans la rue, dans différentes villes, pour exiger la démission de Merino et rejeter ce qu’ils considèrent comme un coup d’Etat parlementaire. La plus grande marche a réuni à Lima des milliers de personnes qui ont convergé vers la place San Martin. La police a de nouveau fait usage de gaz lacrymogènes, lancé y compris par hélicoptères, pour disperser des manifestants qui menaçaient de marcher sur le siège du Parlement.

Le Premier ministre, Antero Flores Araoz, conservateur de 78 ans, a exclu que le président se retire sous la pression des manifestations. Le chef du Congrès péruvien a demandé lui la démission du nouveau président. « Je demande à M. Merino d’envisager sa démission immédiate », a déclaré le dirigeant du Congrès, Luis Valdez, à la chaîne de télévision N. Le maire de Lima, Jorge Muñoz, qui appartient au même parti Action Populaire que Manuel Merino, a lui aussi exigé la démission du président.

Le président de la Conférence épiscopale a exhorté le gouvernement à dialoguer et à respecter le droit à manifester: « Il est essentiel d’écouter et de prendre en compte les cris et la clameur de la population pour retrouver confiance, tranquillité et paix sociale », a déclaré dans un communiqué l’archevêque de Trujillo, Miguel Cabrejos.

 

Avec LeFigaro