Une nouvelle étude parue dans le Lancet Planetary Health indique qu’à cause de la pollution de l’air, plusieurs Européens décèdent prématurément chaque année.
Les chercheurs ont mesuré les taux de pollution dans près de 1.000 grandes villes européennes pour établir un classement des agglomérations où l’air est le plus mortel. En tête de la liste arrivent Madrid en Espagne et Brescia en Italie, alors que les villes des pays d’Europe du Nord tels que l’Islande, la Norvège ou la Suède sont les plus épargnées.
Selon l’étude, ce sont les particules fines (PM 2,5) et le dioxyde d’azote (NO2) qui causent des morts prématurées, puisqu’ils contribuent au risque accru de maladies cardiovasculaires, d’asthme, de pneumonie et de cancer du poumon.
« 52.000 morts pourraient être évitées chaque année si chaque ville suivait les niveaux de pollution recommandés par l’OMS », assure Sasha Khomenko, principal auteur de l’étude et chercheur à ISGlobal.
L’OMS établit que la concentration en particules fines ne doit pas dépasser 10 µg/m3. Pour le NO2, le plafond est fixé à 40 µg/m3. Cependant, la grande majorité des Européens (84%) sont exposés à des niveaux de pollution bien plus élevés.
Pour les PM2,5, les villes les plus touchées par la mortalité se trouvent dans la vallée du Pô en Italie, dans le sud de la Pologne et dans l’est de la République tchèque, selon le rapport. Ce sont, par exemple, Brescia, Bergame, Karviná, la Métropole silésienne, Ostrava, Vicence, etc.
Quant au NO2, ce sont les villes situées en Espagne, Belgique, Italie et France. Ce sont Madrid, Anvers, Turin, Milan, Barcelone, Bruxelles, etc.
Si la France est relativement épargnée par les particules fines, deux de ses villes, Paris et Argenteuil, figurent dans le top 10 concernant le plus haut niveau de mortalité due au NO2, un gaz toxique associé principalement à la circulation automobile, d’après l’étude.
Grâce à une prise de conscience, les municipalités ont multiplié les mesures visant à réduire la pollution, dont la création des Zones à faible émission (ZFE) et l’encouragement des mobilités douces comme le vélo, l’autopartage, ou encore les transports en commun. Plusieurs villes comme Paris, Strasbourg, ou Bordeaux prévoient de renoncer aux véhicules diesel d’ici 2024 ou 2025.
Avec Sputnik.