La dernière privatisation au Togo, celle du groupe de téléphonie TogoCom vient s’ajouter à la liste des entreprises publiques passées dans le giron du privé. Ce phénomène de désengagement de l’Etat, loin d’être une particularité togolaise, est aussi retrouvé dans d’autres économies africaines notamment ivoirienne ou encore angolaise.
Putsch raté au Burkina Faso : Guillaume Soro pas encore tiré d’affaire
Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique cette semaine, le doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’université de Lomé, ancien ministre et ancien directeur de la francophonie économique à l’OIF, Kako Nubukpo, 51 ans, revient sur le sujet fait des propositions.
« Dans La Grande Désillusion, explique-t-il à Jeune Afrique, Joseph Stiglitz écrit que la plupart des privatisations en Afrique n’ont fait qu’augmenter le phénomène de pillages. On a en réalité remplacé des monopoles publics par des monopoles privés ».
« Lorsqu’on privatise, il faut veiller à ce que des collectifs de citoyens disposent au moins de minorités de blocage, et empêcher les barons locaux de s’emparer des entreprises concernées. Sinon, il faut instaurer un donnant-donnant, comme en Côte d’Ivoire, quand Houphouët Boigny disait : ‘Si vous volez l’argent public, au moins, investissez dans le pays !’ », conseille l’auteur de l’ouvrage L’Urgence africaine paru en septembre dernier.