Les gestes de familiarité entre les présidents Tshisekedi et Kagamé agacent plus d’un en République démocratique du Congo. L’image des deux présidents le week-end dernier assis côte à côte main dans la main alimente des commentaires sur les réseaux sociaux depuis le début de la semaine.
Pour certains, c’est une question de principe, il ne faut pas fraterniser avec Paul Kagame, accusé d’être responsable de trop nombreuses atrocités et conflits au Congo.
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« Je suis indigné, dégoûté », résume l’opposant Seth Kikuni sur le réseau social Twitter. Pour le candidat malheureux à la présidentielle de décembre dernier, le président Tshisekedi doit penser aux familles victimes de l’Est.
Pour le porte-parole du gouvernement, il ne faut pas voir cette familiarité entre les deux chefs d’État un acte de trahison envers les victimes congolaises. Pour Jolino Makelele, il s’agit plutôt là d’un acte de haute diplomatie. « Nous sommes ensemble désormais, rien ne nous autorise à nous faire la guerre », insiste-t-il.
Même réaction du côté du parti présidentiel, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, pense que cela ne devrait même pas faire débat. Le président Felix Tshisekedi ne sera qu’assurer une continuité de l’État. « Ce n’est pas le président qui a ouvert l’ambassade à Kigali », rappelle ce haut cadre du parti présidentiel.
La “photo de Kigali” génère une polémique naissante. La mémoire collective est un bien commun. L’histoire du monde charrie ce genre de gestes qui éclairent souvent un avenir figé dans le marbre du souvenir. L’histoire franco-allemande le rappelle. De quoi y réflechir calmement. pic.twitter.com/vR6okJ2ENY
— Kasongo Mwema Yamba Y’amba (@mwema_y) December 10, 2019
C’est vrai qu’avant même les élections, depuis août 2018, les services congolais et rwandais travaillent main dans la main. Mais depuis quelques semaines, la société civile congolaise comme rwandaise s’inquiète d’allégations faisant état d’incursions de l’armée rwandaise sur le sol congolais. « Ça, ce serait une vraie trahison, pas la poignée de main », estime un activiste.
Avec RFI