« La vie est une dure épreuve lorsque l’on mesure ma taille et que l’on ne trouve pas sa place dans un monde bâti pour des personnes de gabarit standard… Mais il faut lutter pour exister », a déclaré Fadwa Ghnim, 27 ans, à Sputnik, avec un sourire éclatant d’espoir et de détermination. Du haut de ses 60 cm, cette jeune Marocaine originaire de la petite ville de Fkih ben Salah (centre du royaume), a de grandes ambitions : elle espère figurer dans le célèbre livre des records Guinness, pour lequel elle a postulé mercredi 12 août, comme étant la femme la plus petite au monde.
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Ce trône est actuellement occupé par l’Indienne Jyote Amge, 62,8 cm, soit 2,8 cm de plus que la Marocaine qui avec sa taille semblable à celle d’un bébé de trois mois, le revendique avec enthousiasme.
« Je suis fière d’être aussi petite, je remercie Dieu de m’avoir créée ainsi. Je suis en bonne santé et je suis heureuse comme je suis. Si demain, on me proposait de devenir grande de taille, je dirais non », affirme-t-elle.
Si elle est retenue, elle fera oublier la Néerlandaise Pauline Musters (1876-1895) dont l’histoire retenait le nom comme ayant été, de son vivant, la plus petite de toutes les femmes avec 61 cm.
«Je veux contribuer à donner de la visibilité à toutes les personnes qui, comme moi, souffrent du regard cruel des gens pour leur différence. Je veux que l’on arrête de nous traiter comme des bêtes de foire. Mon objectif est aussi d’éveiller les consciences sur ma maladie afin de dédramatiser, ne serait-ce qu’un peu, ce handicap», clame-t-elle. Dès sa naissance en 1993 Fadwa a été diagnostiquée comme ayant l’achondroplasie, une maladie génétique de l’os dont souffre son petit frère, Mohamed, ainsi qu’un cousin de la famille.
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« Je ne peux aller nulle part toute seule… À chaque fois que je postule pour un emploi, on refuse ma candidature. J’aurais tellement aimé aider mes parents », confie-t-elle, émue. Son père, maçon, et sa mère, femme au foyer, sont cousins germains. Sans baisser les bras, elle compte faire carrière dans le cinéma aujourd’hui.
« Il n’y a que très peu de personnes atteintes de nanisme qui ont la chance d’apparaître sur le grand écran dans notre pays. Et même ceux qui parviennent à y figurer sont totalement déshumanisés. C’est triste ! Si je veux devenir actrice, c’est surtout pour mieux représenter les gens comme moi et leur permettre d’avoir quelqu’un en qui ils pourraient s’identifier », explique Fadwa avec assurance.
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«Depuis tout, petits, nous adorons regarder les films, mémoriser les textes et imiter les acteurs. C’était notre façon de nous évader», se souvient, Mohamed en réponse aux questions de Sputnik.
« À plusieurs reprises, nous avons sollicité, Fadwa et moi, les services concernés en vue d’obtenir des aides sans jamais recevoir de réponse », déplore Mohamed.
Leur plan pour attirer l’attention de leurs concitoyens et celle des autorités sur la situation et le handicap des personnes de petite taille reste le grand écran et le Livre des records ; le frère et la sœur sont déterminés à mener leur mission à bien.