La lutte contre le cancer passe évidemment par la recherche de thérapies. Mais améliorer la détection de la maladie est également primordial. Plus vite le cancer d’un patient est diagnostiqué, plus vite, il peut être traité. Les chiffres montrent que, détecté à un stade précoce, les chances d’une survie moyenne de 5 ans sont de 91 %. À un stade tardif, le pourcentage chute à 26 %.
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Les recherches de détection s’étaient jusqu’ici effectuées sur des personnes déjà diagnostiquées comme ayant un cancer. Mais une étude a démarré à Taizhou, en Chine, en 2007 déjà. Et à une très grande échelle. Elle a consisté à recueillir des échantillons de plasma sanguin de 123 115 personnes saines en vue d’un stockage à long terme. En suivant tous ces volontaires au fil des années, on a ensuite pu cataloguer ces prélèvements selon que le patient a ensuite développé un cancer ou non. Et on a effectué des tests pour savoir s’il était possible, chez les patients frappés par la maladie, de la détecter dans leurs anciens échantillons sanguins. La réponse est oui, comme une équipe de chercheurs chinois et américains viennent de l’écrire dans « Nature ».
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Appelé PanSeer, leur test de dépistage sanguin a été capable de détecter plusieurs types de cancer jusqu’à quatre ans avant les méthodes de détection habituelles, et cela, de manière extrêmement efficace. Les cinq types de cancer ainsi dépistés étaient ceux de l’estomac, de l’œsophage, colorectal, du poumon et du foie. Les chercheurs précisent, et c’est important, que ce test ne prédit pas un futur cancer chez une personne totalement saine. Il est capable de repérer des excroissances cancéreuses, déjà existantes chez des personnes dont on ne voit encore aucun symptôme avec d’autres méthodes de dépistage. Et gagner jusqu’à quatre ans dans la détection d’un cancer sauverait bien des vies.