Au nombre de tous les véhicules conduits par la plupart des habitants de la capitale, on peut encore remarquer certains, qui sont dépourvus de plaque d’immatriculation, ce petit panneau métallique servant d’identifiant pour chaque voiture et le reliant à son propriétaire par les informations contenues dans la carte grise. Ce qui complique leur accès à certaines voies de la capitale.
Qu’il s’agisse de l’avenue de la nouvelle présidence entre Kégué (carrefour CHR Bon Secours) et GTA, ou de la route de l’aéroport du carrefour Amina à Togo 2000, des voitures et des motos, à peine sorties du port, ou de chez les concessionnaires agréés, sont automatiquement serrées (jargon militaire pour dire contrôler) par des agents de la circulation et sommées de s’arrêter à cause de l’absence de la plaque d’immatriculation. Une circonstance qui oblige un bon nombre d’usagers à prendre des chemins détournés tout en croisant les doigts pour ne pas se faire arrêter.
« Le jour où j’ai acquis mon véhicule, j’avais la peur au ventre à l’idée d’être interceptée par un agent, malgré mon attestation d’immatriculation en poche. J’ai dû passer par un nombre incalculable de détours afin d’atteindre le service des transports pour les démarches administratives», en témoigne une usagère.
Pour d’autres, la présence d’agents sur ces voies constitue un moyen pour eux d’arrondir les fins du mois. Et ceci, peu importe que le véhicule soit en passe d’être en règle ou non. « Figurez-vous que je n’ai pas protesté quand l’agent m’a demandé de m’arrêter, mais toute l’affaire est devenue bizarre, quand, malgré tous les papiers présentés, il m’a presque menacé de faire un geste si je ne voulais pas finir à la fourrière. Je venais juste de sortir du port en plus », relate un autre usager, encore sous le choc au souvenir de l’incident.
À chaque carrefour donc où on peut avoir une patrouille, comme sur le boulevard circulaire, et celui de Jean-Paul 2, il faut savoir s’y prendre pour se sortir d’affaire, et ne pas se retrouver à payer d’onéreux pots de vin. Le second plus risqué d’entre tous, après l’avenue de la nouvelle présidence, étant le boulevard Gnassingbé Eyadema.
Une situation qui pourrait être évitée si le Togo faisait davantage adopter le système béninois des plaques provisoires, seule et efficace alternative à l’immatriculation immédiate des véhicules face au délai de plus en plus long (deux à trois semaines depuis fin 2020), et aux frais de douane des véhicules en souffrance opérés par l’OTR.