Que ce soit à travers des propositions indécentes, des attouchements osés ou de simples regards jugés pervers, le harcèlement sexuel est une problématique omniprésente dans les sociétés humaines. Le milieu professionnel togolais n’échappe donc pas à cette réalité.
En effet, il suffit de tendre l’oreille dans les couloirs de l’administration publique ou dans les locaux de certaines entreprises privées de la capitale togolaise pour découvrir toute sorte de scandale relatif au harcèlement sexuel sur les lieux de travail que subissent généralement les femmes de tout âge, qu’elles soient mariées ou non.
En ce qui concerne la plupart des personnes questionnées, les approches sur la question convergent. Le harcèlement sexuel, c’est d’abord un regard, un commentaire…toute action déplacée qui se répète ou non mais qui cause un certain mal-être pour la personne concernée. C’est le cas de Jules, agent commercial dans une structure à Lomé.
« Très peu d’hommes ont réellement conscience de ce que subissent les femmes parfois quotidiennement. Pour eux, certaines réflexions sont totalement innocentes, mais la victime est marquée parce qu’elle a peut-être entendu le commentaire ou l’allusion, plusieurs fois le même jour », explique notre interlocuteur.
« Le harcèlement peut toucher toute personne que ce soit mes amies, mes sœurs ou même ma femme. J’essaie alors de rester conscient de la chose dans son entourage et d’intervenir », précise-t-il.
Quant à Richard, il évoque un autre point un peu tabou à savoir l’abus du pouvoir hiérarchique, de son ascendant psychologique ou de sa force physique pour abuser de la victime. Des situations récurrentes qui expliquent le silence de certaines victimes du harcèlement sexuel au travail.
Ainsi, force est de constater que les hommes sont très souvent plus ou moins exclus du débat sous prétexte que dans la plupart des cas, ils joueraient le rôle d’agresseur. Malheureusement, cela n’est pas toujours avéré. Aussi, ils peuvent se révéler simplement spectateur et dans certains cas rares même victime.
Au-delà, notons qu’il existe des cas où il est délicat de trancher s’il s’agit de harcèlement, de courtoisie ou encore d’une drague assidue ou un peu rustre. En l’occurrence, lorsqu’une dame fait souvent des compliments à un jeune homme sous sa supervision comme le souligne Alex, un jeune qui travaille dans l’assurance.
Même si depuis quelques années des voix s’élèvent pour encourager les victimes à dépasser l’omerta qui souvent entoure le harcèlement, il reste encore du chemin à faire. Dans tous les cas, lorsqu’il s’agit de relations humaines, il est intéressant de toujours savoir s’arrêter au bon moment afin d’éviter de mettre mal à l’aise l’interlocuteur, ne serait-ce qu’avec un regard ou un silence.
