Même éclaté en trois (3), à la faveur du gouvernement de Mme Victoire Tomegah-Dogbé, le portefeuille de l’agriculture reste l’un des plus complexes du gouvernement. Ceci en raison de l’importance des ressources qui sont consacrées pour assurer la sécurité alimentaire, du contexte actuel de promotion des produits locaux et des nombreuses sensibilités qu’il faut gérer avec tact.
Moderniser, développer et faire participer davantage l’agriculture au développement du pays, est l’une des promesses de campagne du président Faure Gnassingbé. Il demeure donc évident, qu’il y a des urgences auxquelles, le nouveau patron de l’agriculture doit vite trouver des solutions.
Comme le précise le confrère, les acteurs du monde agricole attendaient cette semaine, le ministre, pour exprimer leurs attentes de vives voix lors de sa tournée nationale. Mais cette dernière a été finalement reportée sine die en raison du double séminaire gouvernemental.
Voici 4, des chantiers principaux sur lesquels est attendu le nouveau ministre de l’agriculture pour la période à venir. Compilés par le confrère Agridigitale.
D’un :
Les résultats du concours au titre du ministre de l’agriculture. L’idée du renouvellement des effectifs presque vieillissants avait germé du temps de l’ancien ministre de l’agriculture Ouro-Koura Agadazi; le concours a été finalement lancé sous l’ère Noël Koutéra Bataka.
Les plus de 25.000 candidats espèrent vivement que les résultats seront connus avec le nouveau ministre Antoine Lékpa Gbégbéni. Ça fait déjà plus d’un an, les espoirs s’évanouissent surtout avec le contexte de la Covid-19, beaucoup veulent encore croire, que les résultats seront enfin proclamés.
De deux :
Le coton avec le groupe Olam. Les promesses faites devant les députés, en actant la privatisation de la nouvelle société cotonnière du Togo (NCST), sont difficilement observables sur le terrain par les acteurs.
La crainte d’une baisse drastique de rendement et de production est ressentie et il faut aller plus vite pour sauver l’essentiel. Outre le coton, sont doigtées d’autres cultures rentières et un état des lieux s’impose.
De trois.
Rechercher le marché pour les producteurs pour vendre à prix valorisant leurs productions.
Restaurer la confiance entre les agripreneurs et les banques, car aujourd’hui, le nombre d’acteurs n’ayant pas été satisfaits par le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques (Mifa) s’agrandit jour après jour.
De quatre :
Dépoussiérer la pléthore de programmes et ne retenir que l’utile, adapté aux besoins de l’heure et qui collent aux réalités du pays. Un état des lieux s’impose également. L’agriculture togolaise a besoin d’encadrement technique adéquat et d’une formation technique adaptée pour une production nationale satisfaisante.
Les tendances montrent une croissance annuelle des besoins en produits alimentaires en liens avec la croissance démographique estimée à 3 % environ. Si rien n’est fait, à l’horizon 2025, le Togo continuera à importer massivement des produits alimentaires, alors qu’il dispose de potentialités agricoles considérables. Cet aspect nécessite d’être considéré.
Parlant de la qualité des produits, il n’y a pas d’inspection proprement dite du produit fini. Le Togo a besoin d’autorité sur place, compétente, formée pour surveiller la conformité aux exigences et même dans certains cas, délivrer des certificats de conformité.
Les producteurs et transformateurs seront ravis de voir ces défis relevés par Monsieur le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et du développement rural. Il est bien vrai que les institutions existent mais il y a manque de structuration et d’investissement de la part de l’État.