Effet de mode, signe de complexité, ou choix volontaire, les mèches brésiliennes encore appelées cheveux naturels sont devenues un fléau social dans notre pays.
A Lomé par exemple, pour de nombreuses filles, avoir ces longues mèches naturelles sur la tête est un signe de beauté, et surtout d’aisance financière. Ainsi, en période de fêtes de fin d’année comme en cours d’année, tous les moyens sont bons pour se procurer ces fameux nouveaux cheveux dits naturels, selon les observateurs.
Produit haut de gamme, car même la rémunération d’un fonctionnaire moyen n’est pas suffisante pour les acheter, le prix minium de ces mèches varie de 100 000 à 300 000 FCFA. Mais encore, le tout dépend de la longueur et de la qualité des cheveux. En déduction, ces cheveux ‘‘naturels’’ d’un coût exorbitant ne sont pas accessibles à tous les porte-monnaies féminins.
« C’est trop cher pour ma poche. Je ne pense même pas me les offrir un jour à moins que ce soit un cadeau. De toute façon, j’ai coupé mes cheveux pour avoir les cheveux crépus ‘‘Nappy’’. Il suffit en plus d’y mettre du style et de la teinte, c’est aussi à la mode ces temps-ci », explique Fafa, une jeune dame que nous avons apostrophée, sortant d’un salon de coiffure.
En vérité, se coiffer de mèches devient problématique surtout quand son utilisation peut traduire ou renforcer un certain rejet inconscient ou non de soi-même ou de ses origines. A ce titre, les cheveux crépus sont donc soigneusement cachés sous l’épaisse crinière qui, pendant des semaines, cachera la vraie nature de la femme. Et les mèches pour leur part, servent à orner la tête de coiffures ressemblant curieusement aux cheveux européens ou asiatiques ou latino-américains.
Malheureusement, le fléau semble prendre le dessus sur les autres modes de coiffure. Nous ne voulons pour preuve que, ces nombreuses filles prêtes à tout pour se procurer des mèches brésiliennes. Ce qui est devenu presque le baromètre pour se « démarquer parmi toutes ses amies », selon certaines. Et d’ajouter, c’est « fun, stylé et plus riche ».
Dora, une jeune demoiselle nous explique : « Le comportement de certaines filles à Lomé, aujourd’hui, est vraiment déplorable. Elles sortent avec de nombreux garçons riches, pour leur soutirer beaucoup d’argent à cause des mèches brésiliennes ».
Fait encore extraordinaire, le phénomène a engendré un business discret, mais qui semble des plus lucratifs. « Comme moi, beaucoup de filles n’ont pas les moyens de se les acheter. Au lieu de se résigner, et voulant en porter à tout prix, on peut se permettre d’emprunter la perruque », révèle-t-elle.
Toutefois, certaines coiffures féminines et purement africaines notamment le rasta, nécessitent une chevelure assez longue. Du moment que la coiffure fait ressortir l’africanité, pourquoi pas ?