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Togo : l’essor des points de vente de boissons locales (tchoukoutou)

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Comme un peu partout dans la sous-région, le Togo dispose de plusieurs variétés de boissons locales. En réalité, chaque région ou presque, a sa boisson propre ou dans certains cas une sous-variété d’une boisson locale déjà connue et appréciée ailleurs.

Au rang de ces boissons, se trouve le ‘‘tchoukoutou’’ ou ‘‘tchouk’’ pour les connaisseurs. Commune à différentes communautés, il s’agit d’une bière locale alcoolisée ou non, selon la fermentation, à l’aspect mousseux, brassée de manière traditionnelle et essentiellement préparée à base de mil, une céréale répandue dans la sous-région ouest africaine.

En effet, boisson prisée par de nombreux togolais, le tchouk jouit de plus en plus d’une notoriété remarquable auprès de la population, alors qu’elle était destinée à abreuver dans les cérémonies et rites initiatiques de tout genre dans certaines communautés uniquement.

Nous n’en voulons pour preuve le fait qu’à Lomé comme dans d’autres villes du pays, il est fréquent de voir une petite calebasse ou un pot suspendu à un piquet au bord de la route, à un carrefour, devant une maison ou un hangar. Ce qui est le signe distinctif d’un point de vente de cette liqueur artisanale fort appréciée, servie généralement dans des calebasses conçues à base de cucurbitacées.

Aujourd’hui, ce breuvage traditionnel, plus que jamais désigne une source gratifiante de revenus pour de nombreuses bonnes dames à cause de son prix à la portée de presque toutes les bourses. Une situation qui s’explique par le coût des boissons à fabrication industrielle face à la situation économique du pays, exacerbée de surcroît par la crise sanitaire.

Aussi, ces points de vente de grande affluence deviennent-ils un lieu de loisirs, d’échanges-débats ou simplement de rendez-vous galants, parce qu’on peut y non seulement boire, mais également manger et écouter de la musique, et ce, à bas prix. Certains consommateurs soutiennent même qu’il aurait ‘‘des effets revigorants sur la santé physique, combattrait le paludisme et maintiendrait la libido des hommes’’. Des affirmations qui n’ont pas été attestées par des recherches médicales sérieuses, toutefois.

Ainsi, cette boisson s’illustre par sa capacité à être un véritable outil de développement économique, d’intégration et de cohésion sociale. On peut la retrouver depuis quelque temps en bouteille, à l’instar de nombreuses autres boissons locales, revendue dans les supermarchés. Une initiative d’entreprenariat ‘‘made in Togo’’ qu’il ne faut pas manquer d’encourager car bienvenue. Le tchouk a donc beaucoup d’avenir.

Ceci dit, pour rappel, ce breuvage demeure un alcool et son abus est préjudiciable à la santé humaine, surtout parce que certaines femmes peuvent y ajouter certaines herbes ou tisanes en vue d’‘‘améliorer la qualité’’ de la boisson. « L’excès de tout est nuisible », dit-on souvent.