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Trump ou Biden : qu’en pensent Poutine et la Russie ?

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Moscou indifférent ?

« La situation ne nous permet en aucun cas de commenter ». Ce jeudi 5 novembre, la tendance était à la prudence au Kremlin. Alors que le décompte des bulletins ne permet toujours pas de départager Donald Trump de Joe Biden, même si le candidat démocrate semble favori, le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a tout bonnement écarté le sujet de la présidentielle américaine lors d’un point presse : « Nous préférerions (…) attendre plus de clarté sur ce qui se passe. » Question suivante. Etonnant ? Pas vraiment. Durant la campagne américaine le président russe s’était également gardé de formuler tout commentaire superflu. Interrogé début octobre par la télévision russe sur la campagne, Vladimir Poutine avait juste pointé le bilan des quatre années de mandat de Donald Trump à la Maison Blanche : « Il faut regarder les choses objectivement, avait-il répondu, les intentions dont parlait le président Trump ne se sont pas réalisées ».

Espoirs déçus

En 2016, Moscou avait beaucoup espéré d’une victoire de Donald Trump. Les relations entre la Russie de Poutine et les Etats-Unis d’Obama avaient été détestables durant huit ans. Et la Russie avait même été accusée d’être intervenue dans la campagne pour favoriser le candidat républicain. Quatre ans plus tard, le président russe n’a pas gagné grand-chose. Les sanctions américaines contre son pays initiées à la suite de la crise ukrainienne en 2014 ont non seulement été maintenues mais renforcées par la nouvelle administration à 46 reprises. Certes, Donald Trump a dû composer avec le Congrès dans ce dossier, mais le locataire de la Maison blanche a perdu de son attrait initial aux yeux de Moscou. Quant à son rival démocrate, Vladimir Poutine s’est bien gardé de tout commentaire le concernant, saluant du bout des lèvres « le candidat Biden » en fin de campagne, conscient que les sondages lui étaient de plus en plus favorables.

Sollicitude

Faute de candidat satisfaisant à leurs yeux, le scénario catastrophe d’une contestation du vote par les Républicains, suivi de recomptages interminables pourrait être le plus séduisant pour les Russes. Une telle crise intérieure occuperait les Américains loin de la scène internationale. Un scénario qu’avait d’ailleurs évoqué opportunément Sergueï Lavrov avant le scrutin. Le ministre russe des Affaires étrangères avait affirmé à l’agence de presse publique TASS : « Nous ne voudrions pas voir un pays, une puissance comme les Etats-Unis, basculer dans une crise profonde, si de nouvelles perturbations s’ajoutaient aux manifestations actuelles de violences et de racisme ».

Y avait-il une part d’ironie dans ce propos ?

Au lendemain du scrutin américain, alors que les dépouillements s’éternisaient dans quelques Etats clés, ce sont bel et bien les cafouillages de la démocratie américaine que les proches du Kremlin relayaient sur les réseaux sociaux. Ainsi, la directrice de la chaîne de télévision russe RT contrôlée par l’État, Margarita Simonyan qualifiait sur Twitter les élections américaines de « ni libres ni équitables ».

Avec L’Obs