Le milliardaire engagé dans une course contre la montre.
Cinq semaines après l’élection présidentielle américaine, la fin des recours approche. Mardi 8 décembre 2020, la limite dite du « safe harbor » sera en effet atteinte et les résultats déjà certifiés par les Etats ne seront plus contestables. Avec la certification des votes en Californie (55 grands électeurs), vendredi, Joe Biden a déjà virtuellement franchi la barre fatidique des 270 grands électeurs, synonyme de majorité absolue. Ces derniers voteront officiellement lundi prochain, le 14 décembre, pour élire le nouveau président des Etats-Unis. L’étau se resserre donc pour Donald Trump.
Depuis début novembre, le président sortant et son équipe ont lancé une cinquantaine de recours dans les Etats clés remportés par Joe Biden – principalement l’Arizona, la Géorgie, le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Mais les revers se multiplient, la justice leur reprochant de ne pas présenter de preuves des fraudes qu’ils dénoncent. « Affirmer qu’une élection est injuste ne la rend pas injuste pour autant », ont par exemple affirmé des juges en Pennsylvanie fin novembre.
Le vote du Collège électoral la semaine prochaine
Le Collège électoral devrait donc sceller la victoire de Joe Biden lundi prochain. Si les grands électeurs ne sont pas tous obligés de suivre le vote de leur Etat, dans les faits, il existe assez peu d’exemples de « faithless elector », ces « électeurs infidèles », qui trahissent le vote populaire. Surtout, Joe Biden dispose d’une avance confortable qui le met à l’abri de ces revirements (306 contre 232). Une fois le vote du Collège électoral, rien ne semblera plus empêcher Joe Biden de rejoindre la Maison-Blanche.
Pourtant, le président sortant a refusé de fixer une limite à ses actions en justice pour inverser le résultat de l’élection. « Je ne donnerai pas de date », a-t-il dit fin novembre sur Fox News. Voit-il encore une possibilité de gagner ? « J’espère », a-t-il affirmé. Le Congrès pourra encore contester, en théorie, les résultats lors de la totalisation des votes le 6 janvier. Mais malgré les gesticulations de Donald Trump, Joe Biden, qui dispose de 7 millions de voix d’avance sur son rival, sera en toute logique investi président le 20 janvier.
Rien ne dit que Donald Trump y assistera, comme le veut la tradition. Selon les médias américains, il pourrait au contraire organiser un meeting au même moment. Le point de départ d’une candidature pour 2024 ?