Le patron déchu de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, a fait l’objet d’un documentaire diffusé mardi sur France 5, indique Lacroix. Dans l’autoportrait d’1h13min, réalisé depuis Beyrouth, qu’il a fui l’année dernière, l’ex-magnat de l’automobile est revenu sur son ascension et sa chute en passant par son parcours de quarante ans.
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Après une enfance au Brésil et au Liban, Ghosn arrive à Paris à 18 ans. En 1974, il intègre Polytechnique où il est frappé par le manque d’intérêt de ses camarades « pour le business ». Très vite, il est embauché par le fabricant de pneus Michelin et gravit les échelons au sein du groupe, jusqu’à en diriger les opérations au Brésil. En 1996, il se voit proposer le poste de numéro deux de Renault. Une aubaine pour celui qui déclare simplement : « J’aimais l’auto. » Un déchirement pour François Michelin, qui le considérait « comme son fils ».
Volonté de conquête, de puissance
Carlos Ghosn reconnaît avoir manqué de gratitude mais préfère relater sa conquête du pouvoir. Pour les fermetures d’usines, les licenciements et les délocalisations, la priorité accordée aux actionnaires, il n’éprouve aucun regret. Il justifie son salaire mirobolant (plus de 760 fois le smic) et sa fête au château de Versailles par la nécessité d’incarner « la France conquérante ».

Carlos Ghosn : son ex-bras droit rebondit chez la concurrence
Aveuglé par l’appât du gain, il n’imagine pas que ses proches collaborateurs chez Nissan puissent ouvrir une enquête contre lui pour « éviter la fusion avec Renault et mettre fin à son despotisme ». Face à un récit extraordinaire, Gilles Cayatte ne cède jamais au sensationnalisme. Il donne les clés pour comprendre la saga Ghosn, qu’on en ait suivi ou non tous les épisodes.