Des millions de doses de vaccins anti-Covid sont administrées aux personnes à risque en Amérique et en Europe.
Les vaccins à ARN messager contre le Covid-19 sont susceptibles, comme tous les vaccins, d’entraîner une éventuelle anaphylaxie, ou choc anaphylactique, une réaction allergique grave qui survient quelques minutes après l’injection.
Comme l’explique le professeur Alain Didier, responsable du pôle des voies respiratoires au CHU de Toulouse et président de la Société Française d’Allergologie (SFA), l’anaphylaxie peut provoquer « de l’urticaire, des difficultés respiratoires dues à une oppression thoracique, et parfois un malaise général avec une baisse de tension ».
Une allergie rare et bien traitée
Alors que plus de 150.000 Français ont été vaccinés, pour l’heure, un seul cas d’allergie au sérum développé par les laboratoires Pfizer et BioNTech a été recensé en France, a déclaré ce mardi 12 janvier Olivier Véran.
D’après le ministre des Solidarités et de la Santé, la fréquence de cet effet indésirable est similaire à celle constatée à l’étranger, à savoir un cas pour environ 100.000 personnes.
De leur côté, les autorités américaines ont récemment annoncé que 21 cas de chocs anaphylactiques, sur 1,8 million d’injections effectuées entre le 14 et le 23 décembre, ont été observés.
Cette réaction allergique aigüe reste donc rare et, parmi les cas rapportés dans le monde, « aucun décès n’a été déploré et les patients ont rapidement récupéré. Ils n’ont pas eu de séquelles », souligne le Prof Alan Didier.
L’anaphylaxie se soigne bien car les vaccins sont administrés « dans un centre médical où l’on peut avoir immédiatement recours à des soins adaptés, comme notamment l’injection d’adrénaline et de corticoïdes ».
Le polyéthylène glycol en cause
Il semblerait que cet effet indésirable soit lié au polyéthylène glycol (PEG), une substance présente dans le vaccin Moderna et celui de Pfizer-BioNTech.
Cette molécule « vise à rendre l’ARN hydrophile pour qu’il puisse plus facilement pénétrer dans les cellules », précise l’allergologue, rappelant que pour le moment « ce n’est qu’une hypothèse ».
On la retrouve également « dans les laxatifs, dans plusieurs médicaments injectables », ainsi que dans certains cosmétiques et produits d’hygiène, comme le shampoing.
Contre-indiqué pour quels types d’allergies ?
Il faut enfin noter que les personnes souffrant d’allergies classiques, comme par exemple les allergies respiratoires ou alimentaires, peuvent se faire vacciner.
La contre-indication concerne les patients ayant déjà eu une réaction anaphylactique à des médicaments contenant du PEG.
Avec CNEWS