Parmi les nombreuses séries pour adolescents ou autres documentaires policiers que Netflix lance semaine après semaine, certains programmes parviennent heureusement à se distinguer du courant dominant.
Unorthodox n’est pas seulement une bonne série. C’est une bonne série qui raconte des histoires importantes. Parce que l’histoire des non-orthodoxes est une histoire vraie, celle que Deborah Feldman a recueillie dans ses mémoires du même nom, qui a surpris le monde en 2012. Cette écrivaine germano-américaine de 33 ans raconte dans son livre comment elle a quitté la communauté juive de Williamsbourgh, à Brooklyn, New York, où elle avait grandi, après s’être mariée dans le cadre d’un mariage arrangé à 17 ans et être devenue mère à 19 ans.
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La mini-série Netflix en a certes fait une fiction mais en respectant un certain réalisme et la profondeur de son protagoniste. Unorthodox conte la fuite d’Esty Saphiro (la performance de Shira Hass est extrêmement émouvante) qui se réfugie à Berlin avec l’espoir timide de trouver le soutien de sa mère qui l’a abandonnée quand elle était enfant pour commencer une vie loin de l’orthodoxie.
À travers ses quatre chapitres, la production combine les premiers pas d’Esty en Allemagne aux recherches entreprises par son mari, et les flashbacks de l’année précédente à New York, lorsque la jeune femme prend conscience de son enfermement. Unorthodox est une série dure, mais elle n’est ni violente ni mélodramatique. C’est une série qui rend claustrophobe, mais où l’espoir a sa place. Anne Winger (de Deutschland 83 et 86, une autre série que vous devriez voir) et Alexa Karolinski, créatrices de cette mini-série allemande (tournée entre New York et Berlin), ont décidé d’adapter les mémoires de Feldman d’une manière libre qui nous permet également d’apprécier les ambitions propres à Esty.
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L’un des éléments sur lesquels se concentre Unorthodox est la passion de la protagoniste pour le piano, d’une manière peut être un peu invraisemblable et parfois forcée, comme son seul répit. Dans ce mélange d’idées qui ne font pas partie de l’histoire originale, le pire correspond peut-être à ces ingrédients de thriller et de persécution dont souffre Esty de la part de son mari et de son cousin, un personnage nécessaire qui montre la double morale et l’hypocrisie de ceux qui enseignent les leçons de la foi.
Mais au-dessus de ces petites concessions se dresse le portrait d’un personnage féminin inspirant et nuancé, qui montre comment le fondamentalisme frappe les femmes mais aussi que les pires confinements sont ceux dans lesquels nous nous enfermons.
Avec GQ Magazine