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Comment J.K. Rowling a écrit Harry Potter

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Harry Potter est né grâce au retard d’un train et a ensuite pris forme au fil d’un deuil, d’un accouchement, d’une séparation et d’une dépression. Voici comment J.K. Rowling a écrit l’oeuvre culte Harry Potter dont vous pouvez écouter dès le samedi 6 juin et jusqu’au mardi 9 juin le premier tome, Harry Potter à l’école des sorciers, lu par Bernard Giraudeau sur France Culture.

La naissance d’un univers

1990. Dans un train reliant Manchester à Londres, Joanne Rowling secrétaire de 25 ans, se perd dans ses pensées et imagine un univers magique dans lequel grandirait un petit sorcier. Elle n’a ni crayon ni papier donc elle développe l’idée dans sa tête pendant quatre heures. En arrivant à Londres elle a déjà la trame de son livre, le château de Poudlard et plusieurs personnages.

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J’étais convaincue que la seule chose que je voulais vraiment faire c’était écrire des nouvelles, même si mes parents estimaient que mon imagination débordante était une bizarrerie amusante qui ne payerait jamais une hypothèque ni une pension. Devenir écrivaine était son rêve mais avant cela elle n’écrivait que pour elle.” Joanne Rowling, lors d’un Ted Talk à Harvard en 2008.

De retour dans son appartement, elle note tout et stocke ces petits papiers dans une boîte à chaussures. L’univers Harry Potter qui prend forme s’inspire du fantasy, un genre cher à son coeur.

Ce qu’elle explique, et je crois que c’est ça aussi l’une des clés de l’œuvre, c’est que c’est un univers qu’elle a eu en tête, elle a eu l’image du petit sorcier et tout ce monde autour de lui qu’elle a créé. Elle a donc imaginé énormément de choses. Elle dit encore d’ailleurs qu’elle a plein d’histoires à raconter sur cet univers. C’est vraiment quelque chose qui dépasse le cadre des sept tomes qui ont été publiés“, développe Marie-France Burgain, autrice d’une thèse sur Harry Potter.

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Des livres imprégnés de la réalité

Cette même année elle perd sa mère et part vivre au Portugal, pour changer d’air et devient professeure d’Anglais. Là-bas, elle continue à écrire sur son univers magique dans des cafés, tard le soir dans sa chambre.

Le château de Poudlard. • Crédits : AFP

Mais elle s’arrête et ne reprend l’écriture que deux ans plus tard à son retour au Royaume-Uni, à Edimbourg après un mariage raté, sans boulot et un enfant à charge. Elle tombe en dépression. Mais tout ce qu’elle a traversé nourrit son roman.

Quand on regarde ce qu’elle a écrit, on retrouve énormément de détails de sa vie, des petites touches, ce n’est pas du tout quelque chose d’autobiographique, mais par exemple Harry est né le même jour qu’elle. Et puis des tas de détails, elle a vécu au Portugal, et le prénom du “méchant” d’une des maisons de Poudlard s’appelle Salazar, (ndlr : pour Salazar Serpentard, qui a créé la maison du même nom) ce n’est pas pour rien, c’est le nom du dictateur portugais. Elle a fait des études de français, donc plusieurs de ses personnages ont des noms français comme les Malefoy, qui sont de “mauvaise foi”, même Voldemort“, analyse Marie-France Burgain.

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Elle développe le lien entre Harry et ses parents décédés grâce à sa propre expérience avec la perte de sa mère. Joanne Rowling va aussi créer la figure des détraqueurs pendant sa dépression, ils représentent pour elle le sentiment du désespoir qu’a engendré cette période…

On est en 1994 et Joanne Rowling reprend en parallèle des études en langues modernes grâce à une bourse.

Une publication compliquée

Début 1996. Joanne Rowling termine son premier livre et a déjà en tête les sept prochains tomes, ainsi que la fin des aventures d’Harry Potter.

Elle l’envoie à une douzaine de maisons d’éditions et essuie autant de refus. La seul maison d’édition qui s’y intéresse, Bloomsbury, ne fait même pas de jeunesse à ce moment-là mais tente le pari pour se lancer dans un nouveau secteur.

Harry Potter à l’école des sorciers• Crédits : AFP

Et c’est son éditeur qui suggère que Joanne devienne J.K car selon lui, les petits garçons ne voudraient pas d’un livre écrit par une femme.

Elle a aussi beaucoup dessiné, représenté des choses. Et ce que je trouve frappant dans son écriture, il s’agit vraiment d’une écriture visuelle, on voit. Et les lecteurs disent souvent ça : “Je vois la scène, je vois les personnages‘”, ajoute Marie-France Burgain.

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Un style 100% anglais 

Elle distille les influences de Jane Austin ou de Roald Dahl dans certains de ses portraits, comme celui des Dursley, l’oncle et la tante de Harry, chez qui il vit les onze premières années de sa vie.

À la manière de Charles Dickens, elle désigne ses personnages en fonction de leur caractère comme Dolores Ombrage, Rémus Lupin, Luna Lovegood, Severus Snap (Rogue). Tolkien et C.S Lewis sont aussi  de grandes inspirations pour elle.

Le lecteur a envie d’aller à Poudlard, il a envie de se perdre dans cet univers et c’est vraiment une caractéristique de son oeuvre. Et en même temps, elle lui dit : “Mais attention, moi je te manipule, je suis en train d’écrire une histoire et ce n’est pas vrai ce que je raconte.” Il y a plusieurs touches qui disent ça et puis sur la manipulation, il y a plusieurs fois où elle dit : “Tu vois, tu croyais que ça c’était vrai, mais non ce n’est pas ça que j’ai dit, regarde bien.” Par exemple, quand Hermione dit sur Rogue : “Harry, tu penses de lui ce que tu veux penser de lui, mais pour l’instant il n’y a rien d’écrit comme ça.” Et je trouve que là c’est un bon exemple de comment elle manipule elle-même son lectorat”, approfondit Marie-France Burgain.

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Joanne Rowling croyait en l’univers magique d’Harry Potter mais pas au point d’anticiper sa place de première autrice à devenir milliardaire. Elle dit toujours avoir écrit le livre qu’elle aurait aimé lire.

Les films sortis peu de temps après les livres contribuent au succès. À partir du tome 4 J.K. Rowling écrit en pleine conscience qu’un film sera adaptée. Son écriture devient alors encore plus visuelle.

Aujourd’hui les livres restent le socle de l’univers Harry Potter, ils ont été vendus à 450 millions d’exemplaires dans le monde entier.

Avec FranceCulture