La multinationale QNET, implantée dans plusieurs pays d’Afrique et décriée pour ses pratiques douteuses, vient de subir un revers en Guinée.
Des jeunes, se réclamant de cette entreprise, sont tombés, la semaine dernière, dans les mailles des Services spéciaux chargé de la lutte contre le banditisme et le crime organisé, a-t-on appris.
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En effet, la récurrence des attroupements de jeunes dans les différentes municipalités de la Guinée en ces périodes troubles a attiré l’attention des autorités.
Selon un haut responsable de la police ayant requis l’anonymat chez AFP, cette opération visait à “débarrasser la Guinée des mauvaises graines qui n’ont rien à faire ici en cette période de troubles”.
Mais un responsable de la présidence, le lieutenant-colonel Fodé Bakary Cissé, a toutefois donné une version différente, mêlant aux questions de sécurité celle de la lutte contre les pratiques jugées douteuses d’une multinationale de la vente directe bien implantée en Afrique, QNET.
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Cette société, dont le siège est à Hong-Kong, aurait attiré en Guinée des jeunes de plusieurs pays et leur aurait vendu des produits divers, à charge pour eux de les revendre à leur entourage.
“Nous nous regroupons dans une concession parce que nous sommes dans un système. Quand vous achetez un produit, l’entreprise vous demande d’écouler deux autres produits. Si vous faites cela, la société va vous accorder des avantages”, a expliqué Satigui Camara, l’un des vendeurs QNET.
Quant à Daouda Kéira, une ‘’victime’’ du système QNET raconte sa mésaventure. « J’étais à Faranah quand j’ai été appelé par mon petit frère pour m’annoncer que la société GAC recrute des jeunes dans différentes filières à Kamsar. Il m’a dit de venir avec huit millions de francs guinéens comme caution d’embauche. Ma maman s’est endettée pour me trouver cet argent. Depuis que je me suis inscrit le dimanche, ils m’ont dit de suivre les cours à partir de lundi. C’est ce jour que j’ai compris qu’ils m’ont trompé. Aujourd’hui, je demande mon argent. A chaque fois que je réagisse, il y a des gens qui me temporisaient. Si je fais un mois sans boulot, les créanciers vont emmerder mes parents au village. »
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M. Cissé a ajouté que, depuis 2016, ils se battent contre le mode opératoire de l’entreprise QNET en Guinée. « Aujourd’hui, tout le monde a compris qu’il ne s’agit pas d’un simple commerce en ligne. Il y a beaucoup d’autres activités connexes. Les soixante-treize jeunes que nous venons d’interpellés à Kamsar, seront mis à la disposition du Tribunal de Première Instance de Boké. Les responsables de QNET vont devoir rembourser toutes les victimes. Nous sommes en face d’une situation sécuritaire nationale où chaque citoyen doit y veiller », a-t-il interpellé.