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Covid-19 : une solution pour les personnes privées d’odorat

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La perte de l’odorat, une des conséquences du Covid-19 n’est pas du tout facile à vivre. Bien qu’il n’y ait pas de traitement propre à ce handicap, un anosmique propose une alternative pour sortir de ce sas. Jean-Michel Maillard l’est devenu en tombant sur l’arrière de la tête lors d’un accident qui a provoqué un traumatisme crânien ; les liaisons nécessaires pour ressentir les odeurs étaient abîmées.

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«D’abord, vous ne comprenez pas. C’est bizarre, j’ai perdu l’odorat, ça fait drôle, mais ça ne vous inquiète pas », se rappelle le président d’Anosmie.org. « Au fur et à mesure que vous allez consulter le corps médical vous vous apercevez qu’eux-mêmes n’ont aucune solution pour vous. Est-ce que ça va revenir, on ne sait pas.»

Dans le cas du Covid-19, la plupart des patients subissent une perte brutale de l’odorat, sans nez bouché, qui revient tout aussi brusquement dans certains cas, ou pas. La fente olfactive, partie du nez responsable de la perception des odeurs se retrouvant bloquée, bien que la respiration ne le soit pas, il n’y a plus d’odeur, indiquent des ORL américains. La persistance de l’anosmie s’explique, pour l’instant en théorie, par une puissante réponse immunitaire qui détruit ou endommage les neurones olfactifs.

Pour tous ceux qui en souffrent peu importe la cause, traumatisme crânien, infection virale, exposition à une substance chimique, etc, Jean-Michel Maillard a élaboré un programme de rééducation olfactive dont il a décrit le procédé dans une interview à Sputnik. 

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Il suffit de pratiquer « la stimulation de l’odorat » : « Il y a deux exercices dans la journée – un le matin, un le soir – de cinq minutes où vous devez respirer six odeurs » d’huiles essentielles qui « ne sont pas choisies au hasard. Ce sont les odeurs que les chercheurs ont établies parce qu’elles couvrent le champ olfactif : la rose, l’eucalyptus, le citron, le girofle, la menthe poivrée et la graine de café ». Elles sont très faiblement dosées, 2 % d’huile essentielle dans six flacons identiques et il ne faut pas savoir ce que vous allez sentir au début.

Chaque huile est respirée pendant quelques secondes et «ensuite notre protocole propose trois choix: soit je détecte quelque chose de manière certaine, soit je crois que je détecte quelque chose, mais je ne suis pas sûr, et la troisième possibilité est que je ne détecte absolument rien. Une fois que vous avez classé vos flacons, vous regardez les numéros qui sont dessous et inscrivez le résultat avec le numéro dans votre petit carnet », explique M.Maillard.

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Les résultats sont notés matin et soir pendant 12 semaines ; les exercices proposés peuvent être faits indépendamment, sans médecin ni contrôle, bien qu’il soit possible de contacter l’association pour demander un conseil. Grâce à cette technique, il aurait réappris à sentir quatre odeurs sur six au bout de 12 semaines, alors que le point de départ était une odeur qu’il détectait mais ne reconnaissait pas. 

« Au bout de neuf-dix semaines je trouvais la rose. Le citron et le girofle, je ne les ai jamais détectés », raconte-t-il. « Être privé d’odorat pendant quelques semaines ce n’est pas grave. Il est grave d’être privé de l’odorat au bout de quelques mois, années », poursuit-il. « Vous êtes avec vos amis, votre famille, mais vous ne vivez pas du tout la même chose qu’eux.»

« C’est un handicap qui s’installe petit à petit », que certains cachent en ayant honte et ne pouvant pas expliquer l’immensité de la perte, souvenirs et émotions restant inaccessibles. Toutefois, Maillard prévient que la rééducation « ne redonne pas l’odorat, ce n’est pas un miracle ». « Mais ça peut vous donner quelques sensations ». Et « de petites sensations, ce sont de petites émotions.»