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Des spermatozoïdes qui nagent en rond (et non tout droit) : une nouvelle cause d’infertilité masculine ?

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Une possible nouvelle cause d’infertilité masculine vient d’être identifiée par une équipe de chercheurs franco-allemande selon des résultats publiés dans la revue Science.

En effet, pour comprendre ce “défaut de fabrication”, il faut remonter à la structure de nos cellules. Chacune d’entre elles possède un cytosquelette composé de microtubules, de minuscules tubes constitués d’une protéine appelée tubuline qu’on retrouve dans les cils et les flagelles à la surface des cellules. Les spermatozoïdes possèdent eux aussi des flagelles, une sorte de queue qui leur permet de se déplacer en battant de manière précise et coordonnée. Car attention, il ne s’agit pas de battre n’importe comment. 

Les chercheurs se sont servis de la cryo-microscopie électronique pour visualiser la structure moléculaire du flagelle. Grâce à cette technologie, les chercheurs ont identifié une modification enzymatique essentielle au niveau de la protéine “tubuline”, appelée la glycylation, qui permet de maintenir la nage en ligne droite. Sans la glycylation, le flagelle ne bat pas correctement et la trajectoire des spermatozoïdes est perturbée : ils nagent en rond.

Une cause d’infertilité masculine ?

“Le noyau du flagelle du spermatozoïde est composé de microtubules, ainsi que de dizaines de milliers de minuscules moteurs moléculaires, appelés dynéines, qui permettent de courber rythmiquement ces microtubules afin de produire des “vagues” pour le mouvement et le pilotage. L’activité de ces dynéines doit être étroitement coordonnée. En l’absence de glycylation, elles sont devenues non coordonnées, et en conséquence, nous avons soudainement vu des spermatozoïdes nager en rond”, explique Sudarshan Gadadhar, post-doctorant à l’Institut Curie et membre de l’équipe de recherche dans un communiqué. 

“Nous avons observé des défauts fonctionnels sur les spermatozoïdes de souris dépourvues de glycylation, ce qui a entraîné une réduction de la fertilité. Un défaut similaire chez l’homme pourrait conduire à la stérilité masculine”, complète Carsten Janke, directeur de recherche au CNRS, chef d’équipe dans l’unité Intégrité du génome, ARN et cancer. Ce n’est donc pas l’architecture du flagelle qui présente un défaut, mais les dynéines, les “moteurs” qui alimentent le battement du flagelle.

Source : Sciences et Avenir