Vous teignez vos cheveux ? Ce pourrait bien être une mauvaise idée. Selon une étude publiée dans “L’International Journal of Cancer”, la coloration serait associée à un risque accru de développer un cancer du sein.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données de plus de 45.000 Américaines inscrites à la Sister Study, une étude qui recense des femmes dont la sœur est atteinte par un cancer du sein, afin d’en déterminer les causes. Âgées de 35 à 74 ans, elles ont été suivies pendant en moyenne 8 ans, et ont répondu à un questionnaire sur leur utilisation des produits capillaires.
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Parmi elles, plus de la moitié ont avoué utiliser des produits afin de colorer leurs cheveux de façon permanente. Environ 1 femme sur 10 a également déclaré utiliser un lisseur chimique. Parmi les plus de 45.000 femmes interrogées, 2.794 ont finalement souffert d’un cancer du sein. Les chercheurs ont constaté que celles qui utilisaient des produits capillaires avaient plus de chances de figurer parmi les personnes ayant développer le cancer que celles ne procédant à aucune coloration.
Un risque accru de 9% en moyenne
Toujours selon l’étude publiée dans l’International Journal of Cancer, utiliser un produit capillaire augmenterait de 9% les risques de développer un cancer du sein. Sans être capables d’en expliquer réellement la saison, les chercheurs ont également constaté que ce risque était accru de 45% pour les femmes de couleur (contre 7% pour les femmes se déclarant “blanches”), par rapport à celles qui n’utilisent pas de produit. Concernant les lisseurs, l’utilisation de ces appareils augmenterait de 18% le risque de développer la maladie.
Pourquoi une telle différence ? D’abord, les femmes de couleur étaient plus nombreuses à déclarer utiliser un lisseur chimique, ce qui augmente donc les risques de cancer. En effet, 74% d’entre elles en utilisaient, contre 3% pour le reste de la population. Selon l’une des auteurs de l’étude, Alexandra White, épidémiologiste à l’Institut national des sciences de la santé de l’environnement, “cela pourrait être dû à des différences dans la formulation des colorants et des agents de lissage”, rapporte Time. Dale Sandler, co-auteur de l’étude, avance elle que “les cheveux plus épais peuvent absorber plus de teinture”. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer, ou non, ces hypothèses.
Les amines aromatiques en cause ?
Pour l’heure, difficile pour les chercheurs d’estimer précisément les ingrédients à risque. “La teinture pour les cheveux contient plus de 5.000 composés différents, et les formules changent constamment”, même si “certains ont eu plus de preuves de leur cancérogénicité possible que d’autres”, explique Alexandra White. Les amines aromatiques, contenus dans les colorations permanentes, pourraient alors être les grands responsables. Ils provoqueraient des cassures de l’ADN, ce qui entraîne des cancers. Ces polluants sont contenus en plus petite dose dans les colorations temporaires ou semi-permanentes, pour lesquelles les chercheurs n’ont pas constaté une hausse du risque de développer un cancer.
Cependant, cette étude ne permet pas de tirer des conclusions sur la coloration des cheveux, les cancers pouvant être provoqués par de multiples facteurs. “Nous savons que beaucoup de facteurs différents influencent le risque de cancer du sein”, justifie la chercheuse. Se colorer les cheveux semble toutefois en être un…
Avec LCI