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France / Affaire Obono : voici ce que risque Eric Zemmour au tribunal

Credit Photo : DR

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En France, pas de rentrée sans polémique : le récit de politique-fiction de Valeurs actuelles, qui dépeint la députée France insoumise Danièle Obono en esclave africaine au XVIIIe siècle a offert aux Français la prise bec de fin d’été. Un essai qui a fait l’objet d’une condamnation quasi unanime de la classe politique, et ce jusqu’au président de la République, qui a appelé l’élue insoumise pour l’assurer de son soutien. 

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Le parquet de Paris a même ouvert une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste » après la publication jeudi dans l’hebdomadaire de cette « politique fiction.» Au niveau médiatique, c’est plus flou. Si la majorité des observateurs qui ont commenté l’affaire ont réprouvé ce papier, certaines voix réfractaires se sont opposées à la condamnation morale. C’est le cas d’Élisabeth Levy chez Pascal Praud, mais aussi d’Éric Zemmour, dans une émission de CNews.

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Et ce dernier n’y est pas allé de main morte, affirmant « avoir vu madame Obono dire tout son amour pour Mohamed Merah ». Pourtant, aucune trace d’une telle déclaration de la part de la députée insoumise. Certains font mention d’un tweet « j’aime Merah » qu’elle aurait « aimé», mais aucune trace d’un tel tweet, malgré de scrupuleuses recherches sur le réseau en question et dans la presse.

​Une accusation grave qui risque fort de provoquer des retombées judiciaires en cas de poursuite de la part de Danièle Obono. Afin de comprendre si le polémiste est en tort et ce qu’il risque, Sputnik France a tendu le micro à Henri de Beauregard, avocat au barreau de Paris, agréé auprès de la Cour Pénal International, ancien secrétaire de la Conférence. Et pour lui, en cas de procès, si Éric Zemmour n’arrivait pas à prouver que la députée a bien prononcé ou soutenu ces mots, il pourrait aller au-devant d’une condamnation.

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« Dire de quelqu’un qu’il a “dit son amour pour Mohamed Merah” me paraît incontestablement de nature à porter atteinte à son honneur et à sa considération. C’est par ailleurs un élément précis, qui peut soutenir un débat probatoire : l’a-t-elle dit ou ne l’a-t-elle pas dit ? En cas de poursuites, le risque de condamnation paraît donc relativement important.»

D’autant qu’Éric Zemmour affirme lors de la même séquence avoir entendu Danièle Obono dire « Merah c’est moi », et ce, alors que cette phrase a été prononcée le 31 mars 2012 lors d’un colloque à Bagnolet par la militante « indigéniste » Houria Boutelja, et non par la députée insoumise, qui a soutenu sa « camarade », même si elle n’est « pas d’accord avec tout ce qu’elle dit ». Et ce, même si en l’occurrence la phrase n’est pas autant de nature à porter atteinte à l’honneur et à la considération de la potentielle plaignante.

Avec Sputnik