Les clés d’accès à l’emploi et pour entreprendre efficacement, tel est le thème qui a réuni des Togolais de la diaspora et au pays au cours d’un webinaire ce samedi 29 août. Organisé par le Haut conseil des Togolais de l’Extérieur (HCTE), il a connu l’intervention de divers orateurs issus des secteurs privé et public au plan national ou international.
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Selon le rapport 2017 de la Banque mondiale, les transferts des fonds des Togolais de la diaspora dépassent de loin l’aide publique au développement. Il s’agit donc, à travers ce webinaire, d’amener la diaspora à prendre conscience de son importance pour le développement du Togo tout en proposant des pistes pour mettre ses acteurs au cœur de ce développement, et ce, par l’emploi et l’entrepreneuriat.
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Ainsi, cinq (5) panélistes notamment Edmond Amoussou, le Directeur de l’Agence nationale pour l’Emploi (Anpe), Issaka Dangnossi, fonctionnaire international de l’Onu déployé en RDC, Me Devotsu, Vice-président Afrique du HCTE, Valentine Sama du cabinet international Valken’s consulting et Khalid Yacoubou Boukari de Bank of Africa Togo, ont tour à tour développé des approches en lien avec le sujet à partir de leurs expériences de terrain avant les échanges avec les participants.
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D’entrée de jeu, M. Amoussou, pour répondre à la préoccupation de l’emploi de la diaspora, a tout d’abord évoqué la nécessité de s’informer. Et ce à travers les sites dédiés tels que celui de l’ANPE. Pour lui, les secteurs qui recrutent le plus sont les mines, les BTP, les banques, l’agriculture. Toutefois, le patron de l’agence prévient : la diaspora doit se libérer des freins de déphasage culturel et s’adapter. Certes, au Togo, 90% du tissu économique est constitué de PME, 80% des entreprises sont dans le secteur formel et les salaires ne sont pas de niveau international, la diaspora doit donc faire son choix en toute connaissance de cause pour s’engager.
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En ce qui concerne l’emploi international, il a révélé la mise en place prochaine d’un site internet dédié, avec l’appui de l’Union européenne (UE), et qui sera opérationnel en décembre 2020. Il a aussi insisté sur l’existence des opportunités dans des bassins d’emploi au Québec, en Allemagne, et dans des pays du Golfe. Son agence a un guichet pour accompagner les postulants pour obtenir leur visa et aller travailler en toute légalité. Enfin, M. Edmond Amoussou a exhorté les uns et les autres à se préparer, à tâter le terrain et non sauter sans prendre des précautions.
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Issaka Dangnossi, fonctionnaire de la Monusco, est parti de son expérience avec les Nations Unies ainsi que son parcours qui n’était pas un long fleuve tranquille. Il a fait le tour des atouts à présenter pour espérer émerger à l’international. Pour lui, le CV, le domaine d’expertise, l’expérience, les conditions de langue sont importants. Pour ce dernier aspect, il a insisté sur la nécessité d’avoir au moins un niveau moyen en anglais pour accroître ses chances. Il a exhorté l’auditoire à prendre en compte l’importance de l’excellence car les concurrents sont nombreux. Par ailleurs, il a donné les liens Careers et le Inspira sur lesquels foisonnent les informations d’emploi au sein des organes des Nations Unies.
Me Devotsu, Vice-président du HCTE, au cours de son intervention a fait part de quelques chiffres édifiants. A en croire ses propos, 63 % des appuis financiers de la diaspora sont dédiés au soutien familial et seuls 22 % sont consacrés aux projets économiques. Il y a donc nécessité de sensibiliser les Togolais de la diaspora à s’impliquer davantage dans le développement économique du Togo, a-t-il indiqué.
La chef d’entreprise Valentine Sama a édifié l’assistance sur son parcours entrepreneurial. Ancienne fonctionnaire de l’OIF à Paris, avant de se lancer dans le parcours entrepreneurial, elle a tâté le terrain et effectué des études auprès des potentiels clients publics et privés pour mieux connaître les besoins. En termes de besoins financiers, elle a pu compter sur ses propres économies et une négociation de mise en disponibilité échelonnée auprès de son ex-employeur afin de réunir environ 187.000 euros (plus de 120 millions FCFA) pour lancer son entreprise. Depuis huit (8) ans, Valken’s consulting est présent dans quatre (4) pays notamment le Togo, la Côte d’Ivoire, le Bénin et la France. Pour elle, le succès entrepreneurial ne se résume pas à l’aspect financier, mais à la capacité à tenir face aux difficultés inhérentes à la vie de l’entreprise. En guise de conseil à la diaspora, elle insisté sur la préparation du terrain, l’importance pour le porteur du projet d’avoir des qualités techniques dans le secteur d’activité, la persévérance, l’intégration de la vision de l’entreprise et une ressource humaine de qualité.
Pour sa part, Yacoubou Boukari de Bank of Africa en charge du pôle engagement, membre du comité de crédit et ayant à son actif deux (2) ouvrages dédiés à la question, a passé en revue les outils qui existent pour accompagner les porteurs de projets. Pour la question de l’absence d’octroi du financement qui est le frein à plusieurs projets, celui-ci a pointé du doigt l’absence de cohérence dans les différents projets et de documents minimisant les risques que peuvent prendre les banques. Il en veut pour preuve les 1000 milliards FCFA de créances non soldées, auprès des banques présentes au Togo, par des particuliers et porteurs de projets. Il a donc insisté sur la nécessité de monter clairement au banquier comment ‘vous comptez rembourser le crédit’ pour qu’il s’engage.
Revenant pour abonder dans le même sens, M. Amoussou a convié les participants à prendre attache avec les différents mécanismes de financement nationaux existants afin de se faire accompagner sur le chemin de recherche de financement.
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Après les différentes interventions, le débat a été enrichi par diverses questions des participants et propositions d’approches de solution à la problématique de l’emploi et de l’entrepreneuriat de la diaspora. Cette première sortie publique du HCTE sur cette thématique, qui se veut la première d’une longue série, a été appréciée par les internautes.
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Kag Sanoussi, Délégué HCTE France, maître de cérémonie de la conférence, n’a pas manqué de convier chacun à poursuivre le débat sur les différentes plateformes du HCTE Monde, pour des propositions concrètes, avant le prochain rendez-vous pris pour octobre.