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La fortune de Michael Bloomberg fait trembler les républicains

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Michael Bloomberg n’est plus candidat aux primaires démocrates mais a promis d’utiliser sa fortune pour arrêter Donald Trump. Et il a 300 fois plus sur son compte en banque que le parti républicain.

En abandonnant la course aux primaires démocrates mercredi 4 mars après un Super Tuesday humiliant, Michael Bloomberg a montré que tous les dollars du monde ne pouvaient pas racheter un candidat qui ne fait tout simplement pas le poids.

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Cent jours après avoir annoncé qu’il espérait être le candidat démocrate qui affronterait Donald Trump le 3 novembre prochain, le multi-milliardaire a reconnu son échec et a jeté l’éponge après avoir dépensé plus de 550 millions en publicité, un record historique pour une campagne politique.

La facture totale de cette aventure pourrait cependant atteindre trois quarts de milliard en comptabilisant son équipe de plus de 2000 salariés pour la campagne, les antennes locales ou encore les déplacements.

Mais si le possible face-à-face Bloomberg/Trump s’est évaporé, le camp républicain n’est pas pour autant soulagé. Car si Bloomberg n’est plus dans la course, ses millions, eux, le sont toujours.

Une puissance qui a déjà fait ses preuves

Pendant que la fortune de l’ex-candidat démocrate est évaluée à environ 60 milliards de dollars, Donald Trump garde au chaud seulement 200 millions en vue de sa réélection cet automne. Et cet écart de 59,8 milliards de dollars entre le compte en banque de Bloomberg et la somme que les républicains ont réussi à accumuler en trois ans de mandat crée le malaise au sein d’un camp Trump habituellement plutôt confiant.

“L’an dernier, nous avons collecté près d’un demi-milliard de dollars en coordination avec la campagne de Trump, la somme la plus élevée jamais récoltée au cours d’une année qui n’était pas celle de l’élection présidentielle. Ce montant inclut plus de 200 millions de dollars de liquidités”, s’était enorgueillie la présidente du Comité national républicain, Ronna McDaniel le mois dernier au golf de Trump à Miami. Elle soulignait alors que les démocrates ne possédaient qu’une petite fraction de cette somme.

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Mais, alors que McDaniel et consorts vantaient leur fortune publiquement, certains membres du Comité se demandaient en coulisse si cette avance ne pouvait pas être balayée d’un revers de la main. “Bloomberg m’inquiète”, déclarait alors un membre sénior du Comité, sous couvert d’anonymat.

Si Bloomberg met une telle somme sur la table, cela changera sans aucun doute la donne au niveau politique Rick Wilson, consultant républicain

Et pour cause, l’ancien maire de New York a déjà montré la puissance de sa fortune en politique pendant les élections de mi-mandat de 2018. Bloomberg avait alors utilisé deux comités d’action politique financés par ses soins pour publier l’équivalent de 56 millions de dollars d’annonces publicitaires à la télévision et en ligne discréditant les candidats républicains à la Chambre des représentants. Un gros coup de pouce qui a largement aidé les démocrates à remporter la Chambre : sur les 24 circonscriptions où sont passés ces spots, les démocrates se sont imposés dans 21 d’entre elles.

Rick Wilson, consultant républicain de longue date, affirme que la volonté de Bloomberg de dépenser une somme à 10 chiffres qu’il soit ou non le candidat démocrate à l’élection générale pourrait en effet conditionner la réélection de Trump. “Si [Michael Bloomberg] met une telle somme sur la table, cela changera sans aucun doute la donne au niveau politique”.

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En vertu des règles de la Commission électorale fédérale, Bloomberg peut en effet dépenser sa fortune comme il l’entend, en faveur ou à l’encontre de la personne de son choix. À la seule condition qu’il ne coordonne pas ses efforts avec le candidat concerné.

Cela signifie concrètement qu’il ne peut pas donner plus de 2800 dollars à l’éventuel candidat démocrate et 5000 dollars à son comité de soutien. Par contre il peut donner jusqu’à 319.500 dollars au parti démocrate, ce qu’il a fait en novembre 2019, deux jours avant d’annoncer sa candidature.

“Dépenses indépendantes”

Bloomberg a par contre le champ totalement libre pour tout ce qui tombe dans la case “dépenses indépendantes” pour aider les démocrates à affaiblir Trump par des moyens annexes. Et il serait prêt à dépenser jusqu’à dix milliards de dollars pour s’assurer que le républicain ne remporte pas de second mandat, assure avoir entendu Rick Wilson.

Ces dépenses pourraient par exemple se traduire par un flot ininterrompu de spots télévisés dénigrant Trump dans tous les Swing States, les États-clés. Ces spots télévisés qui vilipendent Trump et encensent Bloomberg étaient déjà sur tous les écrans du pays quand le multi-milliardaire était encore dans la course. Impossible de zapper sans tomber dessus.

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Cette fortune pourrait aussi fournir une force de frappe unique que des démocrates appauvris ne pourraient se permettre de financer sans soutien extérieur. “Il peut ouvrir des bureaux régionaux. Il peut employer du personnel”, détaille le consultant. “Il peut se permettre de faire tout ce que les démocrates n’ont pas les moyens de se payer”.

Le personnel recruté par Bloomberg pour les primaires est quasi certain d’avoir du travail tout au long des élections, malgré son abandon. “Bloomberg s’est engagé à faire tomber Trump, qu’il soit ou non retenu comme candidat”, rappelait il y a peu Luis Acosta, le directeur de campagne de Bloomberg en Arizona.

Michael McDonald, président du Parti républicain du Nevada, a pu voir Bloomberg financer des publicités visant à ridiculiser Trump sur un écran géant du boulevard du Las Vegas Strip, alors même qu’il n’était pas candidat lors du scrutin démocrate organisé dans cet État en février.

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“Quand quelqu’un possède autant d’argent et qu’il souhaite le mettre au service d’une cause, il faudrait être idiot pour ne pas s’en inquiéter, a-t-il déclaré. Il faut indéniablement tenir compte de sa force.”

Un collecteur de fonds républicain, sous couvert d’anonymat, ne trouvait qu’une chose qui le rassurait fin février : les victoires qu’engrangeait Bernie Sanders. “Il ne soutiendra pas Bernie Sanders. C’est impossible”, se réjouissait-il alors en refusant de croire qu’un entrepreneur milliardaire comme Bloomberg mettrait toute sa puissance financière derrière un démocrate socialiste.

Mauvaise nouvelle pour les républicains, le Super Tuesday a rebattu les cartes et c’est désormais le on ne peut plus modéré Joe Biden qui fait la course en tête. À qui Michael Bloomberg a immédiatement annoncé son soutien au moment d’abandonner la course.

 Avec huffingtonpost