Pour rester motivés au travail , nous avons besoin de remplir certains besoins : sécurité, appartenance, estime de soi, accomplissement, autonomie ou encore, reconnaissance…
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Ces besoins, nous les partageons tous, mais à des degrés plus ou moins élevés. Certaines personnes vont par exemple trouver beaucoup d’énergie à travailler en équipe tandis que d’autres vont préférer passer la majorité de leur temps en solitaire. Souvent, la démotivation vient du fait que nos besoins ne sont pas pleinement satisfaits.
Notre pouvoir d’action pour remplir ces besoins est souvent limité, puisqu’ils dépendent beaucoup de l’organisation, des modes de management, de la personnalité et du fonctionnement de nos supérieurs, de nos collègues et des conditions de travail.
Néanmoins, pour donner un coup de boost à sa motivation, il peut être utile de faire un premier diagnostic pour en repérer les causes, comprendre sur quoi on peut agir et réfléchir à des stratégies pour se redonner de l’élan.
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Pour cela, on vous propose de faire le point sur quelques leviers de motivation puissants au travail, d’identifier ceux qui sont indispensables à votre quotidien pour vous donner l’envie et les moyens de bien faire votre travail, puis de vérifier qu’ils sont suffisamment comblés et de voir, lorsque ce n’est pas le cas, comment vous pourriez y remédier.
En passant en revue les différents leviers de la liste ci-dessous, constatez-vous des points d’amélioration ? Des obstacles précis à votre motivation ?
– Reconnaissance : avez-vous l’impression que vos qualités, vos compétences et votre implication sont appréciées à leur juste valeur ? La reconnaissance au travail est l’un des premiers facteurs de motivation (et de désengagement lorsqu’elle est insuffisante). Elle passe notamment par les petits signes du quotidien (remerciements, félicitations, encouragements, feedback constructif, etc), mais aussi par le sentiment de faire un travail à la hauteur de ses capacités et bien sûr, par une rémunération juste.
– Autonomie : vous sentez-vous suffisamment libre d’agir et d’organiser vos journées de la façon qui vous semble optimale pour être efficace et satisfait(e) ? Etes-vous en mesure d’ajuster votre travail à votre mode de fonctionnement et vos affinités pour rester motivé(e) ? Sentez-vous qu’on vous fait suffisamment confiance ? Ou peut-être vous sentez-vous au contraire « lâché(e) » par votre hiérarchie qui se repose entièrement sur vous et ne vous soutient guère ?
– Relations : entretenez-vous des relations positives au travail ? Etes-vous en mesure de travailler dans un environnement qui vous porte, dans un ambiance bienveillante, conviviale ? Vous sentez-vous isolé(e) ? Exclu(e) ?
– Sens et contribution : vous sentez-vous utile dans votre travail ? Faire un travail qui n’a pas de sens pour vous – le fameux « brown out » -, peut être fatal pour la motivation. Le lien entre votre mission et le projet de l’entreprise est-il clair à vos yeux ? Pouvez-vous mesurer votre contribution personnelle ? Cette contribution vous semble-t-elle valorisante ? En êtes vous fier(e) ? Vous sentez-vous aligné(e) avec les valeurs de votre entreprise ?
– Efficacité : vous sentez-vous en mesure de mener à bien votre mission ? Sinon, est ce par manque de moyens ? De compétences ?
– Epanouissement personnel : trouvez-vous que votre travail vous nourrit personnellement ? Y trouvez-vous de l’intérêt ? Avez-vous l’impression d’apprendre ? Ou vous sentez-vous stagner, vous ennuyez-vous ?
– Management : entretenez-vous de bonnes relations avec votre manager ?
– Conditions de travail : vos conditions et horaires de travail vous permettent-elles un bon équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle ? Sont-elles propices à votre bien-être ?
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Si vous avez repéré des besoins non comblés qui minent votre motivation, que pourriez-vous mettre en œuvre pour tenter d’y remédier ?
Ces éléments sont souvent dépendants de facteurs extérieurs, sur lesquels vous avez peu d’emprise. Néanmoins, peut être pourriez-vous planifier une discussion avec votre manager ou le département RH pour réfléchir à des pistes d’amélioration ?
Maintenant que vous avez identifié ce qui, au quotidien, fait baisser votre motivation, nous vous proposons trois pistes sur lesquelles vous avez cette fois-ci entièrement la main, pour retrouver l’élan au travail.
Vous fixer vos propres objectifs
Lorsque Teresa Amabile, docteure en psychologie et professeure à Harvard Business School et Steven J. Kramer, chercheur et écrivains, tous deux auteurs de The Progress Principle: Using Small Wins to Ignite Joy, Engagement, and Creativity at Work, ont étudié les facteurs de motivation et de satisfaction au travail, ils se sont aperçus qu’ un moteur essentiel à notre implication est le sentiment de progresser. D’avancer avec constance vers des objectifs qui ont du sens pour nous, et surtout d’être capable de mesurer régulièrement nos progrès. Cela nous met de bonne humeur, nous procure un sentiment de fierté et nourrit notre confiance en nous.
L’excellente nouvelle, c’est qu’il ne s’agit pas de faire des bonds de géant quotidiens, même des petites réussites suffisent à alimenter l’enthousiasme et le sentiment d’accomplissement :
– Au-delà des objectifs fixés avec votre hiérarchie, essayez de déterminer chaque jour des objectifs qui vous semblent motivants. Ce peut être des objectifs qui ne sont pas directement liés à votre mission comme apprendre sur un nouveau sujet, élargir votre réseau, vous documenter sur votre métier…
– Faites des points réguliers avec vous-même pour mesurer le chemin parcouru.
– Célébrez vos réussites, même petites ! Au passage, prenez le temps de célébrer aussi les réussites collectives, d’encourager et de féliciter vos collègues. Cela fera du bien à tout le monde !
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Cultiver le plaisir au quotidien
On le sait, avoir plaisir à faire son travail est un moteur puissant de motivation. Voici deux pistes pour cultiver le plaisir de travailler au quotidien :
– La plus évidente : intégrer plus de tâches qui nous procurent du plaisir au quotidien. Par exemple, une vendeuse peut prendre la responsabilité de repérer de nouvelles marques à ajouter au catalogue parce qu’elle aime dénicher des pépites.
– Adapter la manière dont on fait les choses, c’est-à-dire faire en sorte d’être le plus aligné possible avec ses affinités naturelles pour réussir à atteindre ses objectifs. Par exemple, une préposée aux cabines d’essayage peut égayer ses journées en conseillant les clients.
Ces deux propositions suivent la logique de ce qu’on appelle le « job crafting », dont le principe est de modeler son travail en apportant des petits ajustements pour y trouver plus de sens et de satisfaction. (lien vers notre article sur le job crafting)
Changer de perception
Il peut arriver qu’on se sente totalement coincé(e) dans son travail au point d’avoir le sentiment de ne rien pouvoir faire pour retrouver de l’élan.
Dans ce cas, cela peut aider de se rappeler pourquoi on fait les choses.
Pourquoi faites-vous ce travail ? Qu’est-ce qu’il vous permet d’accomplir ? Qu’est-ce que vous en retirez de positif ? En quoi pouvez-vous y trouver de la valeur ?
Peut-être que vous vous y ennuyez énormément mais qu’en contrepartie, vos horaires sont plaisantes et cela vous laisse du temps pour votre vie familiale, sociale, vos loisirs ? Peut-être qu’il ne vous convient pas tout à fait aujourd’hui mais que vous savez que c’est un cap à passer pour tendre vers un autre job qui, lui, correspond à vos aspirations ?
La motivation est une énergie fluctuante, sensible à de nombreux facteurs qu’il n’est pas toujours facile d’identifier. Il suffit parfois de peu de choses pour la refaire partir à la hausse, lorsqu’on sait quels leviers activer. Prendre conscience que ces variations d’énergie font partie de notre quotidien à tous permet aussi, parfois, de mieux les accueillir et les accepter.