Sur les cartographies produites par la National Aeronautics and Space Administration (NASA), issues des données de satellites européens et américains, que voit-on ? Généralement au-dessus de la chine, on voit un « nuage » orange représentant la quantité en dioxyde d’azote (NO2) contenu dans l’air et relâché principalement par les véhicules et les installations industrielles. Depuis un mois, le « nuage » a quasiment disparu… En cause ? Une forte baisse de l’activité du pays, liée à l’épidémie de Covid-19 et au confinement d’une partie de la population chinoise.
Ce gaz peut causer des problèmes respiratoires sur le long terme à ceux qui l’absorbent. Dès la propagation du virus, les équipes du CNRS ont mis en évidence la diminution de la quantité de monoxyde de carbone (CO) dans l’air au-dessus de la Chine et du nord de l’Italie en février 2020 comparé aux années précédentes, grâce aux données d’un autre satellite : IASI.
Acquises grâce à des instruments placés en orbite autour de la Terre à plus de 800 kilomètres au-dessus de nos têtes, ces observations sont précieuses pour surveiller l’équilibre physico-chimique de notre atmosphère sur chaque point du globe et en quasi-temps réel.
Toutes les altérations de l’équilibre atmosphérique ont des impacts majeurs sur notre environnement et bien sûr, notre santé et nos modes de vie. Dès les années 1980, les observations ont permis de détecter et comprendre la détérioration de la couche d’ozone, cette partie de la stratosphère qui nous protège des ultraviolets du Soleil. Les pratiques industrielles responsables de ce phénomène ont pu être modifiées pour que l’anomalie – qui aurait pu être fatale à toute vie sur Terre – soit « corrigée ». La tendance a été inversée et on attend un retour à la normale sur la couche d’ozone d’ici 2050.
Aujourd’hui, les émissions dans l’atmosphère de gaz à effets de serre additionnels (principalement le dioxyde de carbone et le méthane), liées notamment aux industries utilisant les énergies fossiles et à la déforestation, provoquent l’augmentation de la température, bouleversant ainsi l’équilibre fragile de notre système Terre tout entier.
Pourtant, les solutions pour inverser ces tendances néfastes n’ont pas encore été mises en œuvre et l’apport d’observations pour comprendre toujours plus et quantifier précisément doit amener nos décideurs à trouver les bons compromis entre les mesures environnementales, économiques et politiques.
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Ces observations satellitaires sont donc importantes et servent notamment à contraindre les inventaires d’émissions, valider nos connaissances sur les processus physico-chimiques de l’atmosphère en étant comparées aux simulations des modèles, et à améliorer la prévision et le suivi des pics de pollution en étant assimilées dans les modèles dédiés.