«Les images que nous avons tous vues de l’agression de Michel Zecler sont inacceptables. Elles nous font honte». Emmanuel Macron s’est exprimé ce vendredi soir sur la diffusion d’une vidéo par le site Loopsider sur laquelle on voit Michel Zecler, un producteur de musique, se faire tabasser à l’entrée de son studio de musique par des fonctionnaires de police, le 21 novembre à Paris.
«La France ne doit jamais se résoudre à la violence ou la brutalité, d’où qu’elles viennent. La France ne doit jamais laisser prospérer la haine ou le racisme», complète le président de la République alors que Michel Zecler a déclaré qu’il avait été traité de «sale nègre» pendant qu’il était roué de coups. «Je crois en la République exemplaire : une police exemplaire avec les Français, des Français exemplaires avec les forces de l’ordre comme avec tous les représentants de l’autorité publique», a-t-il ajouté, écrivant qu’il n’accepterait «jamais les violences perpétrées envers nos policiers et nos gendarmes, tous ceux qui portent l’uniforme».
Il attend des policiers le respect de la loi. «Je n’accepterai jamais que la violence gratuite de quelques-uns entache le professionnalisme de femmes et d’hommes qui, au quotidien, assurent notre protection avec courage», écrit-il, rappelant que «le respect des valeurs de la République et la déontologie doivent être au cœur de l’engagement de toutes nos forces de l’ordre».
Dans la suite du message, il réclame au gouvernement d’agir pour «lutter plus efficacement contre toutes les discriminations» et pour recréer le «lien de confiance qui doit naturellement exister entre les Français et ceux qui les protègent».
Emmanuel Macron s’est ensuite affiché en «garant» de la liberté de manifester, de la liberté de la presse et d’expression alors même que l’adoption par l’Assemblée nationale du controversé article 24 du projet de loi sur la «sécurité globale» qui encadre la diffusion d’images de policiers agite le pays. Des nouvelles manifestations sont prévues en France samedi pour dénoncer le texte jugé liberticide et considéré comme une menace pour la liberté d’expression par ses détracteurs. «La France est un pays d’ordre et de liberté, pas de violence gratuite et d’arbitraire», insiste le président de la République dans son message, appelant à l’union. «Il nous faut savoir regarder les réalités de notre pays en face et conduire avec détermination, calme et respect les débats qui sont aujourd’hui ceux de notre société. Ni l’invective, ni l’opprobre, ni les manipulations ne sauraient y contribuer. Toujours. Ensemble. Dans la concorde».
Une enquête judiciaire a été ouverte pour «violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique» et selon l’AFP pour racisme. Quatre fonctionnaires de police ont été suspendus de leurs fonctions dans cette affaire et placés en garde à vue vendredi sous la pression du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Avec Paris Match