Un trio magique.
En réaction à la performance de Kroos, Modric ou même Benzema contre l’Atlético Madrid samedi (2-0), Zinedine Zidane n’y est pas allé par quatre chemins : « Estan de puta madre. » Comprenez « ils sont putains de géniaux. » Un langage fleuri comme un instant de décompression après une sérieuse période de doute. Sans les nommer lui-même (les noms lui avaient été soumis par un journaliste), le technicien français a souligné l’impact de ses leaders, auxquels s’ajoutent Casemiro, dans le retour en grâce du Real Madrid depuis trois matches. A la stabilité défensive retrouvée, en grande partie due à son capitaine, Sergio Ramos, s’est ajouté le contrôle de la partie avec son milieu à trois fétiche, recomposé et de nouveau impérial après une période creuse.
Comme un symbole, c’est Casemiro, pas franchement le Madrilène le plus décisif statistiquement parlant, qui a ouvert le score contre l’Atlético sur un corner de Toni Kroos. Tandis que Luka Modric a été dans la lignée de son grand cru contre Mönchengladbach trois jours plus tôt (2-0). « Ces trois-là sont à un niveau très élevé. Ils sont clairement au niveau des trois Ligues des champions », a savouré Zidane en conférence de presse après la rencontre. Une allusion aux trois triomphes consécutifs dans la plus prestigieuse des compétitions (2016, 2017, 2018) où l’inoxydable trio du milieu faisait partie des rouages essentiels de la Maison Blanche.
Avant d’évoquer une quatorzième Coupe aux grandes oreilles, à laquelle l’Atalanta fera office de premier obstacle en février prochain, les Merengues vont compter sur leur trio de stars pour faire définitivement leur retard sur la tête du championnat (trois points de moins que la Real Sociedad et l’Atlético Madrid, qui possède un match de moins), à commencer par la réception de l’Athletic Bilbao ce mardi (21h).
Précis dans ses transmissions (97 % de passes réussies contre l’Atlético), Toni Kroos semble avoir retrouvé son appétence à orienter le jeu au-delà de la simple passe latérale. Déterminant balle au pied, Luka Modric retrouve le niveau qui l’a consacré au rang de Ballon d’Or 2018, tandis que Casemiro éprouve moins de réticence à se projeter pour jouer vers l’avant et sur les côtés. Il fallait au moins cela pour mettre fin à une série de 26 matches sans défaite de l’Atlético Madrid en Liga. « Il fallait trouver des solutions à la sortie du ballon, a expliqué Zidane après le match. Les joueurs lisent très bien les espaces, car l’Atlético ne vous en laisse pas. En jouant avec du rythme et dans la diagonale, nous avons trouvé leurs lacunes. »
Barré au milieu, Isco s’interrogerait sur son avenir
La solution, au moins au milieu de terrain, était simplement de refaire confiance à un milieu qui a su faire ses preuves, avant de marquer le pas en début de saison, à l’image de l’équipe. Aussi bien déterminants dans les buts que dans les clean sheets dans les trois victoires de rang (à Séville 1-0, contre Mönchengladbach 2-0 puis contre l’Atlético), les trois compères du milieu semblent de nouveau installés. Au grand dam de joueurs comme Isco, qui ne serait désormais plus fermé à l’idée de quitter le club après seulement trois petites titularisations en Liga cette saison.
« C’est vrai qu’il ne joue pas beaucoup et que je ne lui donne pas l’opportunité de montrer l’étalage de ses qualités, a assumé Zidane ce lundi 14 décembre. Je suis le premier déçu pour ces joueurs et je n’oublierai jamais ce qu’on a vécu ensemble. Maintenant, il doit travailler pour gagner sa place et oublier ce qui se dit à l’extérieur, nous ne pouvons pas le contrôler. »
La fin d’une aventure de sept ans dans la capitale pour Isco ? Si Zidane assure qu’il « sera un joueur important à l’avenir », celui-ci semble bouché devant le retour au premier plan du trio gagnant du Real Madrid. D’autant plus que Federico Valverde, absent pendant trois semaines, a rejoué trois minutes contre l’Atlético et se trouve à l’évidence plus haut dans la hiérarchie. Mais pour lui aussi, le temps de jeu pourrait bien se fragmenter si Zidane persiste avec ses hommes de base au milieu de terrain. Le prix à payer quand on côtoie les meilleurs joueurs du monde.
Avec Sport24