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Santé : tout ce qu’il faut savoir sur l’ulcère gastrique

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Dans l’émission “Sans Rendez-vous”, jeudi après-midi avec Mélanie Gomez, le docteur Jimmy Mohamed répond aux questions d’une auditrice sur l’ulcère, cette maladie qui peut être très douloureuse et assez handicapante.

Qu’est-ce qu’un ulcère gastrique ?

“C’est un trou dans l’estomac, l’inflammation de la muqueuse digestive. Une petite inflammation va créer une plus grosse inflammation qui va entraîner comme une forme d’aphte. Cet aphte va se creuser et peut aboutir jusqu’à la perforation de l’estomac. Cela fait donc mal.”

Le médecin généraliste de Malika a parlé d’une infection. De quoi parle-t-il précisément ?

“C’est très simple. Il y a des facteurs protecteurs de l’estomac. Des cellules vont produire du mucus gastrique, censé nous protéger. De l’autre côté, il y a de l’acidité qui va venir abîmer la muqueuse et qui va être sécrétée par des bactéries, notamment l’Helicobacter pylori, une infection bactérienne qui va entraîner l’ulcère. On va donc chercher à éradiquer cette infection.”

Comment confirme-t-on ce diagnostic d’ulcère lié à cette bactérie ?

“Il y a deux possibilités. Pour la première, on fait une fibroscopie, avec une petite caméra qu’on met dans la gorge, dans l’œsophage et dans l’estomac pour visualiser l’inflammation. Ca sert aussi pour faire des biopsies, des prélèvements et mettre en évidence cet Helicobacter pylori.

Il y a aussi de nouveaux tests qu’on appelle les tests respiratoires. Cela s’achète en pharmacie sur prescription médicale. Il faut aller au laboratoire, souffler dans une espèce de tube et on va essayer de détecter sous l’air expiré la présence de cette bactérie. Si c’est positif, on doit quand même faire une fibroscopie car on veut être sûr que ce n’est vraiment qu’un ulcère et pas autre chose.”                     

Comment se traite cet ulcère dû à cette bactérie ?

 “C’est une bactérie, donc on va donner des antibiotiques pour éradiquer l’infection. On va aussi donner des protecteurs gastriques qu’on appelle des ‘inhibiteurs de la pompe à protons’. Surtout, on va dire au patient de faire attention à certains médicaments, notamment les anti-inflammatoires, qui vont agresser la muqueuse de l’estomac, mais aussi l’alcool et le tabac. Ces facteurs peuvent donner de l’ulcère. Le stress, en réalité, ne donne pas d’ulcère. C’est un facteur prédisposant, en revanche, à avoir cet ulcère.”

Un ulcère non-traité peut avoir de graves conséquences…

“Il y en a plusieurs. La plus grave, c’est l’hémorragie digestive, vu qu’un saignement va se créer au contact de l’ulcère. Le malade va donc vomir du sang, qui va être digéré et découvert dans les selles. On consulte en urgence, mais c’est déjà trop tard. Il peut y avoir un trou, c’est ce qu’on appelle la perforation. Cela va entraîner une péritonite, très douloureuse. Parfois, il y a une sténose, c’est-à-dire que l’estomac va se rétrécir et le malade aura donc des difficultés alimentaires.”

Quels sont les signes évocateurs pour éviter d’en arriver à ces conséquences ?

“Souvent, ce sont des crampes au niveau de l’estomac, c’est-à-dire au dessus du nombril. Ces crampes sont calmées par l’alimentation. Sauf que ces symptômes ne sont présents que dans 40% des cas. Dans l’immense majorité des cas, le malade a moins de symptômes, simplement un peu d’inconfort digestif, des aigreurs, des brûlures d’estomac. Dans ces cas-là, il est conseillé d’aller voir le médecin, qui donne un traitement d’épreuve. Si ça passe avec le traitement, ça s’arrête là. Si, dès lors qu’on arrête les médicaments, il y a de nouveau des symptômes, il faut se rendre chez le gastro-entérologue pour faire une fibroscopie.”

Avec Europe1