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Togo : Fo Covi, l’employé de banque qui s’est converti en entrepreneur agricole

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Attidiga Adjété Akouété Covi dit Fo Covi est ce cadre retraité qui s’est lancé dans la production de l’huile de coco il y a trois ans à Séko, son village natal situé à quelques kilomètres d’Aného. Zoom sur cette initiative singulière.

« Quand nous étions enfants, avant d’aller à l’école les matins, nos mamans enduisaient nos corps d’huile de coco qui rendait nos peaux bien noires et lisses », a confié Fo Covi à nos confrères du quotidien Togo-Presse.

L’ancien employé de la Banque Togolaise de Développement (BTD) devenue Orabank s’est associé avec les femmes de sa localité pour produire l’huile de coco destiné à l’alimentation mais aussi à la fabrication des cosmétiques.

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« C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle », dit Fo Covi. L’ancien cadre a apporté une nouvelle idée afin de rehausser la production de l’huile de coco qui avait bien baissé. Car les producteurs de noix de coco, la matière première, exportent les noix à des prix supérieurs à ceux négociés par les femmes et en plus, ils sont payés cash alors que les femmes règlent à crédit.

L’idée de Fo Covi est bien simple : il fournit aux femmes la quantité de noix de coco suffisante pour raffiner de l’huile bio, « sans ajout chimique », pour l’alimentation mais aussi pour « la fabrication des produits de beauté ». C’est un partenariat « gagnant-gagnant », rassure-t-il.

Fo Covi mise sur « l’amélioration de l’hygiène (…) et le perfectionnement du cadre et des outils de production » pour obtenir de l’huile de coco de bonne qualité. « Nous nous sommes tournés vers l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) et l’Institut National d’Hygiène (INH) qui ont apprécié et certifié notre huile comme répondant aux normes de qualité », affirme-t-il en guise de preuve.

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L’entreprise de Fo Covi fait face à des difficultés néanmoins. D’abord, la collecte des noix de coco n’est pas chose aisée. « Il faut passer du temps à faire le tour des cocoteraies pour acheter les noix en quantité afin d’assurer la continuité de l’activité », affirme-t-il.

A cela, s’ajoute des difficultés liées à l’argent. « Pour l’instant, j’évolue sur mes propres économies. Au fur et à mesure que mes activités vont s’agrandir, il faudra se tourner vers d’autres sources de financement, une autre bataille en perspective », a avoué le nouvel entrepreneur.

Mais, ces difficultés ne découragent pas l’homme de Séko qui ambitionne de planter « des cocoteraies sur de grandes surfaces pour être à l’abri des ruptures de stocks ». Et surtout, il est fier de son initiative qui, non seulement l’éloigne de « l’ennui, du vice et du besoin », mais aussi contribue à regénérer une activité en voie de disparition dans son village natal.