Après le milliardaire Michael Bloomberg qui réfléchit à une candidature, un nouveau prétendant s’est lancé dans la primaire démocrate ce jeudi. Ami de Barack Obama depuis plus de vingt ans, l’ex-gouverneur du Massachusetts Deval Patrick espère se poser en héritier naturel de l’ancien président.
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Un candidat afro-américain charismatique et « inspirant »
Elevé par sa mère dans une banlieue pauvre de Chicago, Deval Patrick se distingue à l’école et gravit tous les échelons jusqu’à la prestigieuse fac de droit d’Harvard. Malgré sa voix fluette, il y remporte le titre de meilleur orateur. Il passe un an en Afrique pour les Nations unies, puis cet avocat travaille ensuite pour la cause des droits civiques et des grandes entreprises. En 1994, il rejoint le ministère de la justice de Bill Clinton. En 2006, il terrasse des démocrates chevronnés et devient gouverneur du Massachusetts avant d’être réélu quatre ans plus tard. Sur la scène nationale, il se fait remarquer avec son discours lors de la convention démocrate de 2012 pour la réélection de Barack Obama.

Un « ami » de Barack Obama depuis plus de vingt ans
Barack Obama l’a maintes fois décrit comme un « ami ». Tous les deux passés par Harvard, ils ont été mis en relation par un ami commun à la fin des années 1990. Selon les médias américains, des anciens conseillers de Barack Obama, notamment Valerie Jarrett, l’ont encouragé à se présenter l’an dernier. Après avoir beaucoup hésité, il a annoncé au printemps dernier qu’il ne serait pas candidat, citant des raisons familiales. Mais face à une bataille démocrate indécise (l’âge et les gaffes de Biden inquiètent et certains cadres du parti craignent qu’Elizabeth Warren ou Bernie Sanders ne soient trop à gauche pour s’imposer face à Trump dans des Etats clés au Midwest), il s’est ravisé cette semaine.
Mission quasi-impossible
Deval Patrick arrive dans une primaire surpeuplée avec 16 candidats encore en lice, et il part avec près d’un an et des dizaines de millions de dollars de retard. Il ne pourra sans doute pas se qualifier pour le prochain débat télévisé et a raté la date limite pour s’inscrire dans deux Etats (Alabama et Arkansas). Ses adversaires ont passé des semaines à frapper aux portes dans l’Iowa, où se tient le premier scrutin. Patrick pourrait faire l’impasse pour se concentrer sur le suivant, dans le New Hampshire où il jouera presque à domicile, puis espérer bien figurer en Caroline du Sud grâce au vote afro-américain et créer la surprise en Californie, qui attribue 13 % des délégués en jeu dans la primaire.
La montagne est immense à gravir, mais pas totalement impossible, selon l’ex-conseiller d’Obama, David Axelrod : « Une candidature tardive, c’est dur. Dur de lever de l’argent. Dur de construire une organisation. Dur de trouver des soutiens dans un marché saturé. Ceci étant dit, j’ai travaillé avec Deval Patrick sur le début de sa campagne pour (le poste) de gouverneur en 2006, et c’est un candidat extraordinaire, qui a remporté une victoire que nul n’aurait pensée possible ».