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USA : Rebondissement dans la procédure de destitution de Donald Trump

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Nouveau rebondissement dans l’affaire de la procédure de destitution du président américain Donald Trump. L’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne, Gordon Sondland, a déclaré mercredi au Congrès avoir suivi les «ordres» de Trump dans le dossier ukrainien, selon des remarques préparées pour son témoignage dans l’enquête en destitution contre le président républicain.

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Il a notamment assuré que c’était «à la demande expresse du président des Etats-Unis» que les diplomates chargés du dossier ukrainien ont accepté, malgré leurs réserves, de travailler avec son avocat personnel Rudy Giuliani. Or, l’avocat du président a d’emblée fait pression pour que le nouveau chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky accepte de lancer des enquêtes sur les démocrates américains et sur le groupe gazier Burisma, qui avait alors, dans son conseil d’administration, Hunter Biden, fils de Joe Biden, bien placé pour affronter Donald Trump dans la course à la Maison Blanche l’an prochain.

«Donnant-donnant»

La procédure en vue d’une destitution a été engagée par les démocrates après la révélation d’une conversation téléphonique du 25 juillet au cours de laquelle Donald Trump demande à Volodymyr Zelensky d’enquêter sur les Biden. L’ex-homme d’affaires new-yorkais clame que son appel était «parfait» et dénonce une “tentative de coup d’Etat”. L’opposition veut toutefois savoir s’il y a eu un «donnant-donnant», et si le 45e président des Etats-Unis a abusé de son pouvoir pour exercer un chantage sur Kiev à des fins électoralistes. En clair, s’il a conditionné d’abord une invitation à son homologue dans le Bureau ovale, puis le dégel d’une importante aide militaire suspendue par la Maison-Blanche, à l’ouverture d’enquêtes visant ses adversaires politiques.

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«Y a-t-il eu un ”donnant-donnant”?”, a demandé Gordon Sondland devant des élus de la Chambre des représentants. S’agissant d’une “rencontre à la Maison Blanche, la réponse est oui», a-t-il répondu. Selon l’ambassadeur, Rudy Giuliani, «exprimant la volonté du président des Etats-Unis», voulait que l’Ukraine annonce ces enquêtes et ses demandes «constituaient un donnant-donnant pour organiser une visite du président Zelensky à la Maison-Blanche».

S’agissant de l’aide militaire, gelée par la présidence américaine au début de l’été alors qu’elle était jugée cruciale face à «l’agression russe» par tous les diplomates, Gordon Sondland a aussi reconnu avoir dit à des responsables ukrainiens que son dégel était conditionné à l’ouverture de ces enquêtes chères à Donald Trump.

«En l’absence d’explication crédible pour sa suspension, je suis parvenu à la conclusion que la reprise de l’aide sécuritaire n’interviendrait pas tant qu’il n’y aurait pas une déclaration publique de l’Ukraine s’engageant à mener les enquêtes», a-t-il témoigné. Il a estimé avoir «partagé ses inquiétudes» avec un proche conseiller du président Zelensky, en s’appuyant notamment sur ses propres «échanges» avec le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, connu pour être l’homme fort de la politique étrangère de Donald Trump. Surtout, à tout moment, a-t-il assuré, les plus hauts responsables de l’administration étaient au courant de ces démarches, et les soutenaient.

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Gordon Sondland avait eu jusqu’ici quelques problèmes de mémoire, et a dû plusieurs fois compléter sa première déposition, réalisée mi-octobre à huis clos, après avoir été confronté aux témoignages d’autres témoins, qui lui ont attribué une position centrale. L’ambassadeur a rejeté la responsabilité de ces trous de mémoire sur la Maison-Blanche et le département d’Etat, qui lui ont refusé le droit d’avoir accès aux archives pour préparer son intervention. L’administration Trump refuse en effet de coopérer avec l’enquête. Le camp républicain, qui fait bloc derrière le président et n’hésite pas à attaquer la crédibilité des témoins qui ont accepté de se présenter aux auditions, a déjà commencé à minimiser l’importance des liens entre Donald Trump et Gordon Sondland. Si les démocrates, qui contrôlent la Chambre des représentants, devraient parvenir à mettre en accusation le président, le dernier mot reviendra ensuite au Sénat, à majorité républicaine, rendant pour l’heure très improbable une destitution.

Avec Lefigaro