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Victime, elle raconte tout sur les méthodes de TIENS

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Au quartier Tokoin-Casablanca de Lomé, au bord du boulevard RPT, une foule de gens s’agglutinent souvent les week-end devant un bâtiment non loin de l’hôtel Todman. L’immeuble abrite la société TIENS. Elle opère dans le marketing de réseau et fait aussi dans le recrutement. Si TIENS semble sereine de l’extérieur, de l’intérieur, la société use de curieuses manières de recrutement comme le rapportent certains. L’une des victimes raconte.

C’était en 2018, en parcourant  les  sites  d’offre d’emplois, je suis tombée sur une offre d’une société internationale qui  recrutait dans le  cadre de  son  installation au Togo, et qui aurait besoin d’une  trentaine  de  personnes pour constituer son personnel. Les profils recherchés étaient  les  comptables,  les assistantes  de  direction,  les secrétaires et autres. Un  numéro  était inscrit sur l’offre d’emploi. J’ai appelé et suis tombée sur une dame qui m’a dit de lui envoyer un message par email en y précisant mon identité ainsi que ma formation. Ce que j’ai  fait en la recontactant pour un  entretien. Le rendez-vous a été pris sur un après-midi  à  15  heures  après qu’elle a pris soin de m’indiquer le lieu. J’y suis allée et à ma grande surprise, il y avait une  cinquantaine  de  personnes sur les lieux pendant que  d’autres  arrivaient  encore.

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Cela m’est paru bizarre mais j’étais déjà là. Je poussai la curiosité. Ils nous ont fait entrer  dans l’immeuble  de l’ancienne  Pharmacie  Moderne et Lumen. A l’intérieur, des numéros  nous ont été attribués,  selon l’ordre  d’arrivée.  Ils  nous  ont  ensuite demandé  de  rentrer  dans une  salle pour avoir des informations  sur  la  société avant de commencer l’entretien. Chose curieuse. Avant d’entrer  dans  la  salle,  nos téléphones  portables  ont été  confisqués.  Nous  sommes passés devant un monsieur qui  nous  a  demandé d’éteindre  nos  téléphones ou de les déposer auprès de lui.  J’ai  mis  mon  téléphone sur vibreur parce que j’avais des enfants  à  la maison  et ne  pouvais  pas  rester injoignable. Une fois dans la salle, un monsieur a fermé la porte  à clé. Ils ont  fait une projection et la personne qui conduisait la séance nous a dit  que  c’est  de  TIENS qu’il s’agit. J’ai alors compris qu’ils nous l’avaient dit. Au fait, ils nous donnaient des informations relatives à une société qui opère dans le marketing de réseau dont le montant d’adhésion est fixé à 160.000FCFA.Je n’ai pas apprécié et me suis sentie bernée, trompée et flouée par rapport à ce qu’ils avaient dit. Si j’avais su dès le départ je ne serais pas venue.

Dans la salle, j’ai remarqué  que  certains  désapprouvaient la méthode et  se  retournaient  par  moment  pour  dévisager  les autres.  Presque  tout  le monde  était  étonné  mais nous sommes  quand même  restés. Celui qui présentait TIENS a  senti  le  malaise  dans  la salle et a tenté de nous convaincre et de nous calmer.

Un monsieur, probablement la  cinquantaine,  a  fini  par interpeller  le  présentateur par rapport à notre situation de « séquestrés ». Il ne comprenait pas pourquoi la salle a été  fermée. Le  présentateur lui a répondu c’est pour retenir davantage notre attention.  La  séance  a commencé autour de 17 heures. A  19  heures,  ça ne  finissait pas alors que  d’autres  personnes  s’ajoutaient  à nous. L’ambiance  devenait  pesante.  C’est  alors  qu’une dame s’est levée pour aller se  soulager  mais  curieusement le monsieur qui gardait la porte fermée a refusé de lui ouvrir. Il faut préciser que la  porte  était  gardée  par deux personnes, l’une à l’intérieur et l’autre à l’extérieur. C’est  cette  dernière  qui  a fermé la porte.

Les  fenêtres  étaient couvertes avec des rideaux bien lourds et il était difficile d’apercevoir ce qui se passait dehors. Il  faut aussi rappeler que quand je suis entrée,  la  salle  était  éclairée mais je ne pouvais pas voir l’extérieur  pour  me  rendre compte que  le temps passait et qu’il  faisait nuit.  Lorsque  j’ai  jeté  un  coup d’œil à ma montre, il était 19 h 10. Je me suis rappelée de mes enfants  d’autant  plus que je ne m’étais pas  apprêtée  pour rester aussi longtemps. Il  fallait que je parte. Je  me  suis levée  pour partir  mais  le  présentateur m’a dit de rester assise pour ne pas déranger les autres et les allées étaient très étroits parce que chaque coin de la salle était occupé. Je suis quand-même parvenu à me faufiler et à me retrouver devant la porte et j’ai essayé d’ouvrir, mais  c’était  verrouillé.

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J’ai demandé  au monsieur  qui gardait la porte d’ouvrir.  Je l’ai  plusieurs  fois  interpellé mais il n’a pas réagi. J’ai insisté  et c’est  alors qu’il  m’a dit  que  je  ne  pouvais  pas sortir  avant  la  fin  de  la séance. Il y a eu des échanges  houleux entre lui  et moi.  Je  haussais  le  ton  et cela les  a obligés  à suspendre la séance.

Ma réaction a attiré  l’attention  d’autres personnes qui se sont rendu compte que nous sommes enfermés  à  l’intérieur.  Les gens  ont  commencé  par faire  du  bruit  et  j’ai  dit  au monsieur  que  s’il  n’ouvrait pas,  ça  allait  dégénérer. Comme le bruit continuait, le présentateur a fait signe au portier  de  me  laisser  partir. Quand il m’a ouvert la porte, au  moins  cinq  personnes m’ont suivi. Voilà l’expérience que j’ai  vécue  avec  la  société TIENS. Au-delà de  ce  qui  est arrivé à cette dame, il nous revient  des départs  tumultueux au sein de  la société TIENS. Pour les besoins  de recoupements, nous avons essayé  de  contacter  la  société.  Les  personnes  que nous avons jointes nous ont confié ne plus faire partie du réseau. Sur l’affiche placée devant les locaux de la société, il  n’était inscrit aucun numéro. Bon à suivre.

Avec Togo Web