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Coronavirus : l’hydroxychloroquine et la chloroquine pas efficaces et sont même dangereuses (The Lancet)

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Six (6) mois depuis le début du nouveau coronavirus, le bout du tunnel semble lointain pour un éventuel traitement efficace contre le Covid-19. Une nouvelle étude publiée dans la très sérieuse revue scientifique The Lancet, en fin de semaine, vient de mettre un terme à l’espoir suscité par la chloroquine et l’hydroxychloroquine.

Les résultats de la dernière étude médicale publiée par la revue scientifique The Lancet sont sans appel : ni la chloroquine, ni son dérivé l’hydroxychloroquine ne se montrent efficaces contre le Covid-19 chez les malades hospitalisés. Les chercheurs recommandent de ne pas prescrire ces molécules en dehors des essais cliniques.

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Menée sur près de 15.000 malades, il s’agit de la « première étude à large échelle » à montrer une « preuve statistique robuste » que ces deux traitements qui font couler tant d’encre, « ne bénéficient pas aux patients du Covid-19 », déclare dans un communiqué le Dr Mandeep Mehra, auteur principal de l’étude publiée dans la prestigieuse revue médicale.

Une mortalité plus faible dans le groupe témoin

Ces patients ont reçu quatre combinaisons différentes à base de chloroquine (un anti-paludéen) et d’hydroxychloroquine (prescrit contre la polyarthrite rhumatoïde par exemple) : les traitements étaient soit administrés seuls, soit associés à un antibiotique de la famille des macrolides, tel l’azithromycine.

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L’étude a analysé des données d’environ 96.000 patients infectés par le virus SARS-CoV-2 admis dans 671 hôpitaux entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020, sortis ou décédés depuis. Environ 15.000 d’entre eux ont reçu l’une des quatre combinaisons (chloroquine seule ou associée à l’antibiotique, hydroxychloroquine seule ou associée à ce même antibiotique), puis ces quatre groupes ont été comparés aux 81.000 malades du groupe témoin n’ayant pas reçu ce traitement.

Résultat, les quatre traitements ont tous été associés à un risque de mortalité bien plus élevé qu’au sein du groupe témoin (qui était de 9,3 %) : 16,4 % de décès pour la chloroquine seule, 22,2 % quand elle était combinée à l’antibiotique ; 18 % pour l’hydroxychloroquine seule, et 23,8 % quand elle était associée au même antibiotique.

Une combinaison de molécules dangereuse

Les auteurs estiment ainsi que le risque de mortalité est de 34 % à 45 % plus élevé chez des patients prenant ces traitements que chez des patients présentant des facteurs de comorbidité, c’est-à-dire de facteurs de risques. Ils ont aussi découvert de sérieuses arythmies cardiaques graves plus fréquentes chez les patients recevant chloroquine ou hydroxychloroquine, surtout avec la combinaison hydroxycholroquine/macrolide (8 % des malades contre 0,3 % dans le groupe témoin).

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Le risque d’arythmie serait au final cinq fois plus élevé avec la prise de ces deux molécules, même si le lien de cause à effet n’est pas directement prouvé, expliquent les auteurs qui demandent une confirmation « urgente » via des essais cliniques randomisés (patients choisis par tirage au sort) avant toute conclusion.

Soulignant que des études préliminaires à petite échelle ont déjà « échoué à identifier des preuves robustes d’un bénéfice » de ces deux traitements, « nous savons maintenant avec notre étude que les chances d’améliorer » l’état des malades du Covid-19 « sont plutôt minces », écrit le Dr Frank Ruschitzka, du centre hospitalier universitaire de Zurich, coauteur.

Alors que plusieurs pays comme le Brésil parient sur l’usage de la chloroquine et de son dérivé, l’étude recommande de ne pas administrer ces traitements en dehors des essais cliniques. L’hydroxychloroquine est actuellement testée dans plusieurs essais cliniques, dont l’essai européen Discovery.